Votre victoire en Turquie, et le premier doublé Citroën depuis 4 ans, a redonné le sourire à toute l’équipe ? "Cette victoire arrive à un bon moment. On était dans une position critique au championnat, c’était un peu la course de la dernière chance, où il fallait inverser la tendance au risque de voir nos chances de titre devenir faibles. Ça joue sur la motivation des équipes, évidemment. Tout le monde se démène, fait de son mieux, et quand les résultats sont décevants, c’est difficile de garder la tête haute et de continuer à avancer. La Turquie, ça a mis un coup de boost supplémentaire à tout le monde."
Quel regard portez-vous sur votre saison ? Ce petit côté tout ou rien ? "Il y a 3 victoires, 4 podiums et 3 mauvais rallyes. 7 podiums dont 3 succès, c’est un très beau bilan. Les 3 autres mauvais résultats font qu’on est un peu distancé au championnat. Mais la Turquie nous a très bien relancé, nos chances sont devenues beaucoup plus réalistes. On n’est pas dans la meilleure des solutions, aller chercher Tanak reste compliqué. L’objectif, c’est de surfer sur cette dynamique. La Grande-Bretagne est un rallye toujours difficile, avec des conditions piégeuses, qui m’a souvent réussi ces dernières années, donc le but est de mettre un maximum de pression sur Tanak, même si je m’attends à ce qu’il parte très fort, comme d’habitude."
Justement, Ott Tanak est-il prenable à la régulière ? "La Toyota est dans une autre catégorie cette saison. Malgré tout, au moment de conclure, d’aller chercher un titre, il y a bien un moment où ça commence à tourner un peu plus dans la tête. Je sais ce que c’est ! Ça peut jouer en ma faveur. Intrinsèquement, en vitesse pure, il y a des chances qu’il soit un peu plus vite, mais on a quand même notre mot à dire."
Selon les sondages, on vous donne 35% de chances de conserver votre titre… "Mon côté réaliste me fait dire qu’effectivement, en vitesse pure, ça risque d’être compliqué. Malgré tout, je me donne encore 50/50 parce que j’y crois ! La clé, c’est ce rallye de Grande-Bretagne. Si on est capable de rester au contact, de se rapprocher encore un peu, à partir de là, nos chances vont redevenir vraiment réelles ! On aura notre mot à dire, d’autant que les deux derniers rallyes de l’année vont être pénalisants pour le leader du championnat. Bon,50/50, j’exagère un peu ! Disons… on en reparle après le RAC !"
Vous pensez parfois à l’autre scénario ? Au fait que vous puissiez perdre votre titre pour la première fois depuis 6 ans ? "Honnêtement, j’y pense peu ou quasiment pas. Bien sûr, si ça arrive, ça ne va pas me faire plaisir. Pour autant, ça ne va pas m’enlever les 6 titres que j’ai déjà. On en voudrait toujours plus, et j’espère que ça ne va pas s’arrêter. Mais en vérité, je n’y pense pas plus que ça."
Vous sortez d’une séance d’essais au Pays de Galles. Peut-on s’attendre à quelques évolutions sur la C3 WRC ? "On est plutôt optimistes. Les sensations au volant sont plutôt bonnes. On n’a pas eu les conditions idéales pour préparer le rallye. C’était très, très sec. Il y a de fortes chances que cette semaine, les conditions soient différentes. On ne va pas trop se poser de questions. Sans avoir de révolution sur la voiture, le feeling au volant évolue positivement ces derniers temps."
Cette année, vous aviez souvent le sourire après une journée d’essais, avant de déchanter en course. Vous avez trouvé des solutions intéressantes ? "Je ne suis pas du genre à perdre le sourire, je suis plutôt optimiste en général! OK, vous m’auriez croisé après l’Allemagne, le sourire aurait été un peu plus terne, c’est sûr ! L’équipe a pris du temps pour remettre les choses à plat, essayer de comprendre comment on en est arrivé là. Nous sommes repartis sur des bases connues, un peu plus anciennes, pour refaire des références sur la voiture et, à partir de là, essayer de nouvelles choses liées au châssis, à l’équilibre de la voiture et aux différentiels."
Source :
Comments