Deux semaines après une épreuve disputée sous le froid polaire de la Suède de fort belle manière (Craig Breen et Scott Martin 2e, absents cette semaine), l’équipe officielle Citroën aborde le rendez-vous du Mexique avec encore plus d’ambitions. Avec deux équipages dont le maître mot est l’expérience, la marque française cherchera à enregistrer la première victoire de la C3 en 2018.
Ce Rallye du Mexique marque le retour de Sébastien Loeb et Daniel Elena. Le duo nonuple champion du monde WRC connaît bien les pistes montagneuses d’Amérique centrale, pour y avoir levé les bras à six reprises entre 2006 et 2012. « J’ai bon espoir de prendre du plaisir sur ces spéciales que j’ai toujours aimées, au volant d’une C3 WRC que je trouve enthousiasmante à piloter », explique l’Alsacien, qui a bénéficié de séances d’essai en février en Espagne.
« J’ai parcouru près de 500 kilomètres pendant deux jours, j’ai trouvé la C3 WRC bien équilibrée, et j’ai la sensation qu’elle s’est encore bonifiée depuis mon roulage de fin 2017. J’ai essayé de mettre toutes les chances de mon côté en faisant au préalable un roulage en DS3 WRC pour retrouver les automatismes, et en visionnant les vidéos embarquées des précédentes éditions. »
Sébastien Loeb aborde ce come-back l’esprit relax. « Je me pose les mêmes questions que tout le monde : même si j’espère évoluer dans un bon tempo, j’ignore où je vais me situer, je suis donc impatient d’y être ! Il faut néanmoins être conscient que cela reste un championnat du monde, les autres pilotes ne m’ont pas attendu pendant toutes ces années (sa dernière épreuve WRC remonte au Monte-Carlo 2015)… »
Le pilote officiel Peugeot Sport en World RX a pourtant préparé avec minutie le tracé mexicain. « Je vais découvrir 28 % du parcours, contre 4 % pour les autres, ce qui est plutôt positif car c’est l’une des épreuves que je connais encore le mieux, mais les souvenirs que j’ai de ces 72 % déjà parcourus, remontent à six ans, alors j’ai un peu travaillé pour ne pas arriver complètement dépaysé. J’espère que mon ordre de départs du vendredi (11e) m’aidera à reprendre mes marques, car avec la réglementation actuelle, il faut réussir sa première étape sous peine de voir sa course compromise. »
Dans le parc d’assistance, Sébastien Loeb fera cause commune avec Kris Meeke. L’Irlandais, vainqueur sur ces pistes l’an dernier, avait provoqué une sacré frousse à son équipe, comme l’explique Daniel Grataloup, coordinateur sportif des Rouges. « Je me rappelle de la dernière spéciale mouvementée de Kris en 2017 : il y a souvent un petit décalage entre les images télé et la réalité des choses, aussi je préfère suivre l’action les yeux rivés sur le tracking et les temps qui tombent. Or d’un coup, j’entends l’équipe autour de moi qui pousse un hurlement, et la première image que je vois, c’est la caméra embarquée extérieure qui tourne dans les broussailles, comme si la voiture était partie en tonneaux. Là, je me dis que c’est perdu. »
« Puis on le voit ensuite chercher son chemin dans le parking au milieu des spectateurs, et c’est un sentiment totalement inverse qui me submerge lorsqu’il parvient finalement à rallier l’arrivée tout proche, avec suffisamment d’avance pour l’emporter quand même ! Quel ascenseur émotionnel », se rappelle l’ancien copilote de François Delecour.
Peu à l’aise en Suède (abandon), Kris Meeke et Paul Nagle voudront repartir du bon pied au Mexique. « C’est un terrain que j’apprécie : faute de disposer de la pleine puissance (en raison de l’altitude), il faut s’y montrer le plus propre possible dans son pilotage. Je suis également plutôt content de nos derniers tests, nous avons encore progressé, notamment sur l’amortissement en collaboration avec Öhlins. Il faudra tirer profit de notre septième position sur la route le premier jour, c’est l’une des clefs d’un bon résultat. »
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