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WRC- Rallye d'Argentine : Carnet de notes de Citroën

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PAR… JULIEN INGRASSIA


Le copilote français, dont ce sera la dixième participation en Argentine aux côtés de Sébastien Ogier, s’est prêté au jeu des questions-réponses quant à sa relation avec ce pays, son rallye et son atmosphère de fête.


Quel est ton meilleur souvenir sur cette manche ?

« Il n’est pas sportif, dans la mesure où on ne l’a jamais gagné. Du coup, c’est compliqué pour moi de ressortir un millésime plus qu’un autre, car il y a toujours un petit truc qui reste en travers de la gorge ! Bien sûr que l’édition 2011, où nous nous étions montrés particulièrement performants à notre deuxième participation seulement, constitue aujourd’hui un bon souvenir, mais je dirai que le meilleur, c’est la découverte lors de mes premières venues, de cette ambiance particulière dans la spéciale d’El Condor.  Il y a évidemment d’autres chronos dans l’année avec beaucoup de monde, mais ce n’est pas dans ces proportions-là, et cela se situe quand même souvent à proximité d’une ville, or là tu es à 2000 mètres d’altitude, dans un paysage à la fois désertique et lunaire. »


As-tu le temps en course de prendre conscience de cette ferveur populaire ?

« En spéciale, c’est toujours compliqué pour le copilote de vraiment se rendre compte de ce qui se passe autour. Depuis qu’El Condor se court dans le sens de la montée, on a quand même un peu de temps pour lever les yeux. Puis les odeurs de barbecue, ces fameux asado, rentrent quoi qu’il arrive dans l’habitacle et parviennent jusqu’à nos narines ! Le secteur de liaison qui mène à cette ES n’étant pas difficile pour nous navigateurs, c’est aussi l’opportunité de constater la file de voitures garées pendant des dizaines et des dizaines de kilomètres sur le bord de la route. »


El Condor constitue-t-elle du coup votre spéciale favorite ?

« Eh non ! Encore moins Mina Clavero – Giulio Cesare courue tout près. Car le sol y est très défoncé, ce qui fait que c’est un peu la loterie. Il  y a toujours de gros risques de retrouver une grosse pierre en plein milieu de la piste, et dans ce cas tu t’exposes au mieux à une crevaison, au pire à un arrachage de roue. »


As-tu eu l’opportunité de t’approprier la culture locale au cours des années ?

« Les premières fois, j’arrivais toujours un peu en avance pour prendre le temps de tout vérifier, ce qui me permettait d’aller faire un tour en ville, car c’est aussi ça le rallye pour moi. Je n’y ai hélas jamais pris de vacances, et j’aimerais d’ailleurs visiter un jour la Patagonie, mais j’ai quand même notamment suivi le Dakar 2015 en spectateur, ce qui fait que je connais quelques bonnes adresses. »


Quelle est ta recommandation de restaurant à Villa Carlos Paz, la ville du rallye ?

« Les spécialistes du « bife de chorizo » ont sans doute encore de meilleures adresses, mais je suis allé il y a quelques années à La Volanta, et j’avais trouvé que c’était un bon endroit pour s’imprégner de la passion argentine pour le rallye, avec tous ces posters, casquettes ou photos accrochés au mur. »


SECRETS DE ROUGES

Théâtre de la deuxième participation seulement de Sébastien Ogier et Julien Ingrassia en Argentine, l’édition 2011 avait vu le duo tricolore mener crânement les débats, jusqu’à une erreur de jeunesse en toute fin de course. Didier Clément, à l’époque ingénieur d’exploitation, et désormais coordinateur technico-sportif des Rouges, se souvient…

« L’Argentine est un terrain assez atypique, avec notamment toutes ses pierres enchassées abordées parfois à très haute vitesse, et il faut généralement beaucoup de métier pour y tirer son épingle du jeu. Or en 2011, Seb n’avait que 27 ans, il n’y comptait qu’une seule participation, conclue à une modeste 7e place en 2009 avec la C4 WRC, et avait en face de lui tout un tas de vieux briscards tels que Loeb, Solberg, Hirvonen et Latvala. Or jusqu’au dimanche matin, il avait bluffé son monde par sa maturité et sa maîtrise en faisant une course exemplaire de régularité, avec trois scratches et un 5e chrono pour plus mauvais temps. Il avait course gagnée lorsque dans le dernier kilomètre de la seule vraie ES du dimanche, Aschochinga – Aqua de Oro, longue de plus de 48 kilomètres, il avait braqué un poil tôt pour un virage et était parti en tonneaux. Privé de direction assistée et d’aileron pour les trois petites spéciales qui suivaient, il avait au final rétrogradé au 3e rang, non sans avoir impressionné. »

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