Quelques jours après l'annonce des changements d'organisation de Stellantis, Jean-Philippe Imparato, directeur de la région Europe élargie, a accordé une interview à Auto-Infos. Il y détaille les raisons de cette restructuration et les bénéfices attendus pour le groupe. Conscient des évolutions géopolitiques et réglementaires, Stellantis franchit une nouvelle étape vers une régionalisation accrue, permettant une meilleure adaptation aux spécificités des marchés. Ce repositionnement stratégique vise à rapprocher les différentes divisions, notamment l’ingénierie, le manufacturing et les achats, afin d'optimiser la réactivité et l’efficacité du groupe.
Une organisation régionale pour une meilleure réactivité
Un ancrage européen renforcé
L’un des principaux changements apportés par cette nouvelle organisation est le rattachement direct de l’ingénierie à la région Europe. Jusqu’à présent, seule la production était sous contrôle régional. Désormais, les équipes de développement produit travailleront de concert avec celles de fabrication et des achats, sous la responsabilité d’Yvan Agliany (ingénierie), Arnaud Deboeuf (fabrication) et Stéphane Dubs (achats). Cette synergie permettra de réduire les coûts, d'améliorer la qualité des véhicules et d'accélérer leur mise sur le marché.
Une convergence essentielle entre le logiciel et l’ingénierie.
Autre évolution majeure : le rapprochement du développement logiciel avec l’ingénierie. Jean-Philippe Imparato souligne que cette décision est motivée par la nécessité d’assurer une convergence entre la conception des véhicules et le Software. Désormais, c'est le chief engineer qui supervisera l’ensemble du projet, évitant ainsi toute déconnexion entre le calendrier de développement logiciel et celui des véhicules. Cette organisation s’inspire des meilleures pratiques industrielles et permettra de garantir une meilleure coordination entre le matériel et les systèmes embarqués.
Une meilleure prise en compte des spécificités régionales
Dorénavant, chaque modèle continuera à être développé sur des bases communes mondiales, les 4 plateformes STLA, mais avec des ajustements spécifiques répondant aux besoins de chaque marché régional. Ce modèle doit permettre d’optimiser les processus et de renforcer la compétitivité de l’entreprise face aux défis du marché.
Le repositionnement stratégique de DS Automobiles
L’une des annonces marquantes de cette réorganisation concerne la marque DS Automobiles, qui bénéficie désormais d’une attention particulière avec la nomination de Xavier Peugeot à sa direction. Imparato insiste sur le fait que DS doit d’abord asseoir sa légitimité sur le marché français avant de prétendre à un rayonnement international. Perçue comme celle des dirigeants, la marque réalise entre 60 et 70 % de ses ventes en BtoB. Pour renforcer ce positionnement, la marque doit proposer des produits de haute qualité et disposer d'un réseau commercial performant.
Le défi pour DS réside dans sa capacité à maintenir un haut niveau de rentabilité sans chercher à augmenter les volumes de vente. La future DS N°8 incarne cette philosophie en visant un positionnement premium, où l’image et la qualité des produits priment sur la quantité. Imparato souligne également l’importance du réseau de distribution, qui doit être soutenu et motivé pour garantir le succès commercial de la marque.
Parallèlement, Peugeot doit retrouver un niveau de parts de marché similaire à celui de 2020, soit environ 7 % en Europe. L’arrivée d’Alain Favey à la direction de la marque vise à définir une feuille de route claire pour les dix prochaines années. Cette stratégie repose sur une planification produit adaptée aux attentes des consommateurs et une politique commerciale ambitieuse pour renforcer la position de Peugeot sur le marché européen.
Avec cette réorganisation, Stellantis clarifie sa stratégie : un groupe mondial qui mutualise ses plateformes et ses technologies, tout en accordant plus d’autonomie aux régions pour répondre aux spécificités des marchés. Cette approche permettra d’améliorer la réactivité, la compétitivité et la qualité des produits, tout en garantissant une meilleure coordination entre les différentes divisions. Il reste à voir si cette stratégie portera ses fruits et si Stellantis parviendra à se démarquer dans un secteur en pleine mutation, où la flexibilité et l’adaptabilité sont devenues des atouts majeurs.
Il est bon de voir que DS a l’air de faire l’objet d’une certaine attention. Je continue à penser que la marque a beaucoup de potentiel. Dans le passé, les constructeurs français ont eu tendance à abandonner à la première difficulté lorsqu’ils lançaient un produit ou une marque sur un nouveau segment. Peut-être que cette fois-ci sera la bonne. En tous les cas, je trouve la DS numéro 8 très réussie, en apportant un look et un positionnement différenciés, tout en ayant une technologie à la pointe. Je sais que ce segment de marché est très limité, mais il est clair que la Tesla modèle S a créé l’aura que l’on connaît autour de la marque. Espérons que ce sera…
Quand on lit tout ça, on a l'impression que personne ne travaillait en équipe avant.
Tous ces gens étaient déjà là, avant cette nouvelle organisation. Leurs décisions étaient mauvaises avant, ce n'est pas juste en changeant l'organigramme qu'on change les décisions.
Si les objectifs des uns restent contradictoires avec les objectifs des autres, rien ne changera.
Il faut remettre le client au centre du produit. Et non pas la hausse des marges, la baisse des coûts ou la pseudo efficacité industrielle.
Quant à Peugeot, quand on voit le plan produit dans les années à venir, bon courage pour revenir aux parts de marché d'antan.
"Le défi pour DS réside dans sa capacité à maintenir un haut niveau de rentabilité sans chercher à augmenter les volumes de vente"
Il es vrai que 1013 DS Automobiles au mois de janvier 2025 en France, ce n'est pas le volume l'objectif recherché.
Cela fait 10 ans que DS automobiles essaye d'écrire son histoire et le bilan est navrant.