Sébastien Loeb, légende du Championnat du monde des rallyes, retrouve le WRC avec Citroën au Mexique de jeudi à dimanche avec des chances de bien figurer. Mais quel que soit son résultat, le constructeur français réalise déjà un beau coup, notamment publicitaire.
Les retrouvailles entre le nonuple champion du monde, régulièrement cité parmi les personnalités préférées des Français, et l'équipe de ses succès éclipsent largement les enjeux sportifs de la troisième manche de la saison.
"Les retombées, on peut le dire avant même le départ, sont très importantes pour nous", confirmait à l'AFP mercredi le directeur de Citroën Racing, Pierre Budar.
"Quand on parle de Loeb, on parle de Citroën et, un retour comme celui-ci, il faut bien reconnaître que ça engendre beaucoup d'engouement médiatique", constatait-il, appuyé par le principal intéressé "conscient qu'il y a de l'attente autour de (son) retour".
La réconciliation du plus titré des pilotes tricolores et du constructeur avec lequel il a tutoyé les sommets entre 2004 et 2012 est au coeur des attentions depuis l'été dernier.
Oubliée la brouille de 2015 suite à la décision de Loeb de tenter l'aventure en rallye-raid avec Peugeot. Une première séance d'essais en août en a entraîné une autre en septembre et l'on apprenait fin décembre que le Français disputerait trois épreuves en WRC en 2018: le Mexique, la Corse début avril et l'Espagne fin novembre.
Outil marketing
La reprise de fonction du héros de la campagne publicitaire "I Loeb Citroën" est raccord avec la philosophie qui a présidé au retour de la marque aux chevrons dans la discipline en 2017.
"Honnêtement, le plus important pour nous, ce sont l'image, l'attention et les retours que nous recevons en termes de communication. Nous sommes là parce c'est un outil marketing très fort et très efficace", expliquait la directrice générale de la marque française, Linda Jackson, lors du Rallye Monte-Carlo en janvier.
"Sébastien Loeb a une audience fantastique, ajoutait-elle. En termes de marketing, son retour va nous permettre d'attirer les foules."
Un bon résultat du pilote le plus titré de l'histoire du WRC lors de l'une de ses trois piges, sur des terrains qui lui sont a priori favorables, n'est pas improbable.
Loeb et Citroën ne se sont pas "fixé d'objectif particulier" au Mexique, mais "si Seb pouvait être sur le podium, ça serait extraordinaire, admet Budar. On serait très content qu'il termine bien placé, dans les cinq premiers, ça serait bien aussi."
Le scénario serait idéal pour la marque qui, avec deux voitures au lieu de trois engagées à l'année en 2018 et sans favori dans ses rangs, devra faire parler d'elle par des coups d'éclat plutôt que par son classement en fin de saison.
'Booster l'équipe'
Il serait d'autant plus bénéfique que son retour en Championnat l'an dernier a été timide, avec la dernière place chez les constructeurs à 210 longueurs de l'équipe sacrée, M-Sport.
Quant aux deux victoires glanées par le Britannique Kris Meeke, elles n'ont pas réussi à faire oublier son remplacement lors du Rallye de Pologne, après une série de mauvais résultats, et ses complaintes vis-à-vis une voiture "mal née".
Dans ce contexte, la venue d'une star de la trempe de Loeb "boostera inévitablement l'équipe", assurait Jackson en janvier.
"Citroën a partagé tellement de choses avec lui depuis tant d'années que c'est beaucoup de plaisir de le voir revenir parmi nous, convenait Budar mercredi. Mais l'équipe est toujours d'attaque, toujours mobilisée pour essayer de faire le mieux possible."
Les retours de l'Alsacien après ses séances d'essais en 2017 ont aussi eu un effet bénéfique sur le développement de la C3 WRC, assurait l'ancien directeur de Citroën Racing, Yves Matton, peu avant de quitter son poste mi-janvier.
"On n'avait un seul pilote d'expérience avec Kris Meeke, rappelait-il. En avoir un second, ça permet de confirmer certains choix et d'avoir une analyse différente des pilotes qui sont engagés à plein temps. (...) Un pilote neuf fois champion du monde, quand il dit quelque chose, vous l'écoutez."
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