Le constructeur automobile français PSA a renoué avec les bénéfices en Russie en 2017, au prix d'une importante réorganisation après avoir été violemment frappé par la crise, qui avait vu fondre de moitié le marché russe.
Le lancement vendredi de deux nouveaux véhicules utilitaires, suivis de leurs versions pour passagers dans quelques mois, portera à six le nombre de modèles produits par PSA en Russie, dans l'usine de Kalouga (à 200 km au sud-ouest de Moscou) qu'elle partage avec Mitsubishi
Mais si l'usine a une capacité de construction de 80.000 voitures par an pour PSA, le constructeur n'y a jamais dépassé les 15-20.000 par an avant la crise. En 2018, l'objectif est d'en produire environ 10.000.
PSA, relativement peu implanté en Russie, avait été violemment touché pendant la crise. En mars 2015, l'usine avait suspendu sa production pendant plusieurs mois et supprimé une centaine de postes.
"Quand le marché était bon on perdait beaucoup d'argent", a déclaré à l'AFP Christophe Bergerand, PDG de PSA en Russie, Ukraine et CEI, "nous produisons désormais un volume beaucoup moindre, mais malgré la crise la région Eurasie est devenue profitable en 2017".
Le groupe PSA a publié jeudi un bénéfice net "record" de 1,9 milliard d'euros dans le monde pour 2017, en hausse de 11,5 %.
Environ 70 millions d'euros ont été investis ces dernières années pour réorganiser l'usine de Kalouga - inaugurée en 2010 et détenue à 70 % par PSA et à 30 % par Mitsubishi - afin d'y produire plus de modèles mais en quantités moindres.
Malgré la crise et les pertes qu'elle a entraîné, PSA a "décidé de rester en Russie, à la fois à cause de sa dimension et de son potentiel", a déclaré M. Bergerand, ajoutant que "ne pas y être serait une erreur".
"Notre cible de 40 % de localisation de la production a été atteinte", a déclaré Nicolas Febvay, directeur général de la coentreprise PCMA Rus détenue par Mitsubishi et PSA, affirmant que certaines pièces développées et produites sur place étaient exportées vers l'Europe.
Un nouveau modèle, dont la production devrait être lancée en 2020, devrait atteindre 60 % de localisation.
"Les Russes veulent que l'industrie soit russe, ils considèrent qu'on pourrait localiser plus", affirme M. Bergerand.
Le marché automobile russe a particulièrement pâti de la crise causée par la chute des prix du pétrole et les sanctions liées à la crise ukrainienne.
Alors que les grands constructeurs mondiaux avaient massivement investi en période de croissance, il a fondu de plus de moitié entre 2013 et 2016, avant de rebondir en 2017.
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