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Les actualités Citroën 

Photo du rédacteurJérémy

Linda Jackson se confie



La directrice générale de Citroën affirme clairement les intérêts de la marque dans la discipline. Une discipline qui pour elle devra vivre avec son temps.

Linda Jackson ne s’embarrasse pas de la langue de bois lorsqu’on lui demande quel est l’intérêt de Citroën de s’engager dans un programme en rallye.

La réponse fuse. « C’est avant tout un outil de marketing au service de la marque. Notre priorité sur ce dossier, c’est le retour sur investissement. C’est ce qui compte. A travers le rallye, Citroën a bâti sa popularité. Par cette discipline, on peut démontrer notre capacité à innover et le transfert technologique est important. Beaucoup d’informations sont recueillis dans la course, elles servent clairement aux voitures de série. Regardez le système de butée hydraulique progressive que l’on utilise sur les C4 Cactus, il provient directement du rallye où il a été éprouvé. »

Pour la directrice générale de la marque aux chevrons, le rallye fait partie des gênes de la marque. « Nous nous sommes engagés sur un programme de trois saisons. Le rallye est sans nul doute la discipline de sports mécaniques qui est la plus importante après la Formule 1 en termes d’investissements.  Comme bon nombre de sociétés, on cherche à faire mieux voire plus avec moins d’argent, lâche Linda Jackson, avant de pondérer son propos. Au-delà de la question de l’argent, ce que l’on cherche en rallye c’est un état d’esprit qui rejaillit sur tout Citroën. Il y a une façon d’agir, une efficacité qui nous convient bien dans cette discipline. »

Dans ses choix stratégiques, contrairement à d’autres constructeurs qui prennent le parti de mettre leurs œufs dans différents paniers pour communiquer, Citroën a fait le choix unique du rallye. « Des études ont été faites, nous avons réfléchi et nous en sommes arrivés à la conclusion qu’il était difficile de trouver plus de crédibilité pour notre marque ailleurs que dans le rallye. C’est hyper logique, c’est plus efficace aussi de se concentrer sur un seul domaine. »

Le virage de l’électrique

Dans le sillage de Carlos Tavares, le patron du groupe PSA auquel appartient Citroën, Linda Jackson, a une vision nette et précise sur l’évolution des sports mécaniques. « On va clairement vers l’électrique. En 2020, nous serons positionnés sur ce marché. On peut le dire que l’on ne peut pas imaginer l’avenir dans une évolution des mobilités, avec la disparition de l’essence et l’avénement de l’électrique. On en attend beaucoup mais comme l’a rappelé Carlos Tavares, il ne faut peut-être pas aller trop vite non plus sur ce sujet. Il est important de réfléchir sur la stratégie à adopter, il est capital qu’en termes d’infrastructures, cela suit. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas. On ne connaît pas l’échéance de la mutation mais on sait que l’on n’y échappera pas. Pour revenir au rallye, la donne est la même. Il faut voir quelles sont les solutions pour que l’on demeure dans ce sport tout en répondant aux exigences du futur. »

La responsable de Citroën ne verrait pas d’un mauvais œil l’irruption du « e WRC », une version électrique du rallye actuel. « Si cela voyait le jour (en décembre dernier, la FIA a laissé entendre qu’elle ne voyait pas d’évolution sur les cinq prochaines années) cela amènerait de nouveaux constructeurs, à commencer par les Chinois qui politiquement ont pris la décision d’imposer le full électrique. »

Chez Citroën, on est attentif aux évolutions du moment. En 2009, la marque française avait proposé une évolution hybride de sa C4 WRC baptisée Hybrid4. Peut-être que si le WRC tardait à revoir sa copie, Linda Jackson et le board de PSA pourraient être amenés à reconsidérer leur position. « Il va être important de préparer psychologiquement le grand public concernant les mutations actuelles. Il va falloir l’accompagner, tester l’intérêt, voire si cela fonctionne. Le WRC devra faire le même choix. »

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