Tarifs soutenus, riche dotation technologique, présentation soignée : le nouveau DS3 Crossback prétend appartenir au cercle premium. Qu'en pense l'Audi Q2, son rival direct chez les SUV urbains chics ? Réponse dans ce match entre le DS3 Crossback 1.2 PureTech 155 et l'Audi Q2 35 TFSI.
Bienvenue chez DS. Ici, un nouveau modèle est une « création », un point de vente est un « DS Store » et des habillages intérieurs, une « inspiration Rivoli » ou « Opéra ». Pompeux ? Ampoulé disons, le service marketing jugeant sans doute ce vocabulaire adapté au positionnement haut de gamme de la marque. Le nouveau DS3 Crossback en est le dernier exemple… mais peut être interprété de plusieurs manières.
Techniquement, ce SUV urbain de 4,12 m remplacera progressivement la citadine polyvalente DS3, repose sur la plateforme de la future Peugeot 208 et culmine, en essence, à trois cylindres maximum. Sur le papier, il prétend pourtant rivaliser avec l’offre premium, et revendique des tarifs supérieurs à celui d’un Peugeot… 3008.
Au volant du DS3 Crossback
Il nous tardait de prendre le volant de ce DS3 Crossback, qui inaugure à la fois la nouvelle plateforme CMP du groupe PSA et le nouveau moteur 1.2 PureTech 155. Les premiers kilomètres ont été à la hauteur de notre attente, et notamment grâce au 3 cylindres : efficace dès 1 750 tr/min, grimpant joyeusement vers les hauts régimes, il efface sans mal les 1 205 kg du DS3 Crossback (à vide) et accompagne ses accélérations d’un timbre sourd mais jamais envahissant.
Le châssis permet d’en profiter sans la moindre appréhension, à fortiori en finition Performance Line dont les sièges maintiennent mieux le corps en virages : direction précise, train avant accrocheur, train arrière imperturbable. Et amortissement efficace, qui verrouille bien les mouvements de caisse sans dégrader le confort à faible allure. On est loin de la fermeté des anciennes DS3, DS4 et DS5, alors obnubilées par leur émancipation vis-à-vis des moelleuses Citroën…
Paradoxalement, c’est en ville que le DS3 Crossback commet quelques faux pas : le trois cylindres vibre davantage à très bas régimes, le Stop&Start génère des soubresauts au redémarrage. Quant à la visibilité périphérique, elle est altérée par la petitesse des surfaces vitrées et la position de conduite assez basse… sans doute loin des attentes des acheteurs de SUV.
Au volant de l’Audi Q2
En sautant dans l’Audi, le siège conducteur n’apparaît pas plus haut mais la sensation d’espace demeure supérieure (notamment en largeur, nous y reviendrons). Le moteur à quatre cylindres est aussi moins soumis aux vibrations en ville, mais le Q2 réclame des orteils de « fée » pour ne déguerpir trop brusquement au démarrage.
Dommage pour une version à boîte S tronic d’ailleurs perfectible sur route, sa gestion demeurant plus caricaturale que celle de la DS en mode Normal (assez paresseux) comme en mode Sport (trop sportif, justement). L’idéal est de basculer en mode manuel, plus intuitif et rapide que celui de sa rivale. Malgré sa direction plus directe, l’Audi Q2 ne laisse pas non plus la même sensation de légèreté en virages, et doit impérativement cocher la suspension pilotée optionnelle (650 €) pour garantir le même niveau de confort.
Son moteur 1.5 procure enfin légèrement moins de sensations (accélérations linéaires, sonorité quelconque), alors que son mode bicylindre ne se déclenche que très rarement et peine à creuser l’écart en matière de consommation : 1,1 l/100 km de plus annoncé en ville, et autant à bon rythme sur route de montagne. Tout en restant plaisant à mener, le Q2 souffre un peu de la comparaison avec le DS3 Crossback encore plus soigné en matière d’agrément de conduite.
A bord du DS3 Crossback
On aime ou on déteste, mais le DS3 Crossback a le mérite d’offrir une ambiance intérieure singulière : selleries en Alcantara surpiquées sur les sièges et la planche de bord, losanges omniprésents (boutons, affichage des compteurs ou de l’écran central), ergonomie particulière et rythmée par des boutons de lève-vitres placés sur la console ou des crosses de contre-portes situées juste sous les fenêtres…
L’environnement réclame donc un peu d’accoutumance mais les rangements demeurent plutôt spacieux, le système GPS-multimédia assez intuitif et la présentation générale, bien plus soignée que chez les rivaux généralistes. Les plastiques rigides en partie inférieure et les salissants inserts laqués de noir entre les sièges empêchent encore le DS3 Crossback de basculer dans l’univers premium mais, pour une fois, l’Audi ne brille pas davantage en matière de qualité perçue.
A bord de l’Audi Q2
En passant dans l’Audi en effet, on apprécie la précision des assemblage, l’ergonomie bien pensée et le dessin épuré de la planche de bord issue de l’A3… mais moins les détails spécifiques au Q2 : contre-portes sans autres garnissage qu’un plastique rigide, sièges fermes en finition S line. Et recours indispensable aux options pour profiter de filets de rangements, de jolis compteurs à affichage numérique (plus grands et personnalisables que ceux du DS3), ou d’un écran central de 8,3 pouces au lieu de 7 pouces hélas toujours pas tactile.
La « bonne vieille » molette de navigation reste moins pratique pour accéder rapidement à une fonction, à fortiori quand un smartphone est relié via Android Auto ou Apple CarPlay : leurs différentes applications (Google Maps, Waze, Deezer…) sont d’abord conçues pour fonctionner tactilement !
Places arrière et coffres
Légèrement moins séduisant que le DS3 Crossback en matière d’agrément de conduite ou d’équipements embarqués, l’Audi Q2 retrouve ici des couleurs. Il profite en fait des défauts du français, qui a clairement privilégié le design aux aspects pratiques : places latérales aussi spacieuses aux jambes mais moins aux épaules et à la tête, sensation de confinement sur la banquette, découpe de portières étroite.
Quant au coffre, il émarge à 350 l de volume (contre 405 l pour le Q2) et place les aspects pratiques en arrière-plan : pas de plancher plat en configuration break, seuil haut et épais, et commande d’ouverture du hayon cachée au-dessus de la plaque d’immatriculation… donc sale et/ou mouillée après quelques kilomètres parcourus par mauvais temps. Optionnels chez Audi, hayon motorisé (550 €), accoudoir central arrière (285 € avec dossiers 40/20/40), paire de prises USB (60 €) et toit ouvrant panoramique (1 135 €) n’ont d’ailleurs pas été prévus chez DS. Les petites familles sont prévenues.
Victoire : DS3 Crossback
Le parti-pris stylistique du DS3 Crossback altère sa sensation d’espace à bord comme ses aspects pratiques à l’arrière. Mais voilà la principale infériorité du nouveau DS3 Crossback par rapport à l’Audi Q2 à la fois moins bien équipé, moins confortable, moins pétillant à conduire et pas mieux présenté à bord malgré la réputation d’Audi en la matière. Reste à convaincre la clientèle premium, sûrement plus rassurée de débourser 37 000 € dans un SUV badgé Audi plutôt que DS. Un cheminement qui prendra du temps, et demandera patience et persévérance à la jeune marque made in France…
Source :
https://www.largus.fr/amp/actualite-automobile/essai-comparatif-le-ds3-crossback-defie-laudi-q2-9686392_p_4.html
Je crois que le succès sera au rdv, esthétique et technologies sont là.
Déjà, comparer une DS à une AUDI est un premier succès pour la marque DS. Ensuite, vouloir faire différent est un parti pris des dirigeants de DS et on ne doit pas s'étonner que ses produits puissent sembler clivants. Enfin, c'est typiquement français de critiquer ce que l'on produit. Nous sommes nos pires ennemis. Quant à critiquer l'impression de confinement à l'arrière de la DS 3 CROSSBACK, le toyota CHR est logé à la même enseigne, ce qui ne semble pas limiterses bonnes ventes... Je souhaite un beau succès au DS3 CROSSBACK, que j'affectionne pour ma part.