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Photo du rédacteurJérémy

Interview de Pierre Budar, Directeur de Citroën Racing


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Pierre Budar, qui vit sa première saison entant que Directeur du Team Citroën, évoque les particularismes du célèbre rallye finlandais.

Votre pilote Mads Ostberg a terminé en tête du shakedown, et occupe la 6ème place après la 1ère spéciale, est-ce une bonne surprise ? C'est toujours intéressant de faire un bon shakedown parce que cela permet de se conforter sur le fait que l'on a fait les bons choix techniques et que les pilotes sont en confiance avec la voiture. Après, il ne faut pas en tirer de conclusion trop hâtives sur le niveau de la concurrence, puisque comme c'est une séance qui ne compte pas au classement, on peut avoir des gens plus ou moins sur la réserve.

Ou un jeu de poker menteur, notamment suite à la longue pause estivale ? Ou simplement une prise de risque différente acceptée par les uns ou par les autres, sans vouloir cacher quoi que ce soit, mais ne serait-ce que sur le principe de ne pas prendre un niveau de risque équivalent.

Sur les choix techniques que vous évoquez, vous avez changé l'avant de votre voiture... On a fait des évolutions de suspension, en particulier sur la géométrie du train avant qui accompagne des évolutions que l'on avait apportées sur l'arrière et qui permettent d'avoir une cohérence sur l'ensemble du châssis. Cela nous apporte un potentiel de réglage plus large au niveau des amortisseurs aussi. Et on a travaillé sur cette base nouvelle pour faire les réglages propres à ce rallye.

«Jusqu'à présent, d'un point de vue comptable pur, nos résultats ne reflètent pas nos niveaux de performance.»

Alors justement, que réclame le tracé 2018 à Jyväskylä ? Il reste très rapide. Après c'est une épreuve singulière parce qu'elle se court sur terre, avec des besoins de débattement de suspension aussi importants que sur les autres épreuves sur terre, sauf que là, on est à des vitesses beaucoup plus élevées, mais le terrain est globalement très bon en surface. Il n'est pas défoncé comme cela peut être le cas en Argentine, au Portugal ou en Sardaigne. Cela nécessite donc beaucoup d'absorption de suspension et une bonne tenue de caisse, contrairement aux rallyes où l'on peut se permettre d'avoir une voiture plus agile et plus souple avec des terrains un peu accidentés. Il faut être capable d'absorber beaucoup d'énergie à la réception de sauts impressionnants et en même temps une très bonne tenue de caisse, comme sur la route, pour la très haute vitesse et les entrées en virage qui sont très rapides. C'est un mix entre terre et asphalte qui est assez compliqué à traiter.

C'est votre première ici, en Finlande, en tant que directeur de l'équipe Citroën. Quelle est votre impression en arrivant dans ce qu'ils sont nombreux à décrire comme la Mecque du Rallye ? On arrive sur chaque étape avec le même niveau d'excitation. Chaque course ayant ses particularités, à chaque fois c'est un véritable défi. Quand on est en Corse, on nous dit souvent qu'on est à la maison. Mais non ! On n'y est pas plus à la maison qu'en Finlande. D'ailleurs, Citroën y a déjà gagné. Après c'est un endroit très particulier qui fait partie de l'ADN du championnat du monde des rallyes, aussi bien que le Monte-Carlo. Mais c'est le seul qui offre des vitesses super élevées sur la terre, avec des bosses, des sauts impressionnants, des courbes très rapides avec de grandes dérives sur des routes assez larges. Ça fait des images spectaculaires. Et quand on fait les reconnaissances, on a juste envie d'être à la place des pilotes parce qu'ils vont s'éclater. Et puis il y a l'ambiance, due au public, qui en fait une épreuve unique.

Quelles sont les particularités du tracé de cette année ? Le pourcentage de piste étroite semble plus élevé que les autres années mais elle reste très rapide. Donc cela va être compliqué. Cela veut dire que les pilotes auront moins d'espace pour jouer avec la largeur de la route pour adapter leur trajectoire. Cela laisse très peu de marge pour les appuis. C'est un peu chaud. Je pense qu'ils préfèrent les routes où ils peuvent s'exprimer avec plus d'amplitude.

Après une première moitié de saison un peu décevante (Citroën est 4e du classement général), quel est l'objectif de l'équipe, en Finlande et pour la fin du championnat ? On prend le départ de chaque rallye avec l'intention de le gagner. On a le potentiel pour se battre aux avant-postes : on a une voiture performante, fiable, et des pilotes qui sont aussi performants. Jusqu'à présent, d'un point de vue comptable pur, nos résultats ne reflètent pas nos niveaux de performance. Il nous a manqué d'un peu de régularité pour cela. On va chercher à associer les deux pour progresser dans le classement, à commencer ici en Finlande.

Comment vos pilotes se positionnent par rapport au duel qui semble se dessiner entre Neuville (1er sur Hyundai) et Ogier (2e sur Ford) en tête du Championnat ? Pour l'instant nous avons l'objectif de gagner des places au premier plan. Donc on essaye de se positionner le plus possible sur des podiums. Alors évidemment que les pilotes aujourd'hui en lice pour le titre ont une motivation particulière. C'est donc à nous de hausser notre niveau de jeu afin d'être en mesure de figurer parmi les premières places et au niveau du duel qui se joue, justement, en ce moment.

Source : 

http://www.madeinmotorsport.com/fr/infos/redirect.php?actu=150588

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