Voici maintenant le C5 Aircross avec le petit diesel 1,5 de 130 chevaux. Suffisant pour tracter ce SUV familial ? Oui. Accueillant, douillet, agréable à habiter et très confortable, il conserve ses qualités fondamentales et y ajoute une sobriété exemplaire.
Le cousin des Peugeot 3008-5008, Opel Grandland X, DS7 Crossback, hérite maintenant du petit moteur diesel 1,5 de 130 chevaux. De quoi abaisser encore le prix de vente d'un modèle au tarif déjà attractif. Nous revoici donc à bord de ce sympathique " SUV-monopace " aux lignes douces et sans agressivité, contrairement à la plupart des concurrents. Un modèle à part, original et bonhomme.
Moteur sobre doté d'une boîte auto efficace
Le 1,5 affiche 500 centimètres cubes et 50 chevaux de moins que le diesel supérieur. C'est beaucoup. En prenant le volant, nous affichions donc un grand scepticisme. Mais, au bout de quelques centaines de kilomètres, le bilan apparaît étonnamment positif. Cette mécanique plus légère et moderne que le " vieux " 2,0 litres ne fait pas tellement moins bien. Grâce à ses qualités propres, mais aussi au manque d'agrément de la mécanique plus puissante, rugueuse et apathique à bas régime ! Les performances ici ne sont certes pas fulgurantes, mais très suffisantes. Malgré près d'1,5 tonne à vide, le véhicule ne peine jamais. Car la boîte automatique EAT8 de la firme nippone Aisin seconde comme toujours le moteur avec efficacité. Et ce, d'autant qu'elle est remarquablement étagée. Bref, on ne se traîne pas en mode " Sport ", au prix d'une certaine brutalité dans les relances à bas régime. La boîte fait en effet monter le petit moteur dans les tours avec un niveau sonore élevé. Mais, le gros diesel n'est guère plus onctueux.
Si la boîte rechigne parfois à rétrograder suffisamment, les palettes permettent de pallier ce petit défaut. Attention quand même : la voiture revient trop vite en mode automatique ! Et, si on veut rétrograder manuellement au moment où la voiture monte automatiquement un rapport, elle n'obéit pas. Reste le 100% manuel, satisfaisant à condition de trouver le petit bouton " M " peu ergonomique à la base du levier de vitesses et de revenir tout de suite sur le volant pour utiliser les palettes. Sur un parcours essentiellement routier et autoroutier avec peu de ville, nous avons avalé 6,3 litres de gazole aux cents, contre 8,6 de sans-plomb pour la version à essence de 180 chevaux. Ce formidable diesel démontre encore une fois l'absurde obscurantisme des politiciens qui s'opposent au diesel, lequel ne pollue pas plus que l'essence et émet beaucoup moins de gaz à effets de serre. Mais que faire contre le totalitarisme du prêt-à-penser idéologique dénué de toute base scientifique ?
Le confort de roulage mérite une mention très bien
Citroën se montre fier de ses suspensions à butées hydrauliques progressives. Effectivement, ce C5 Aircross refait la route et aplatit les ralentisseurs. Il se révèle incroyablement confortable. Bravo. Le réseau routier français, tellement dégradé, apparaîtrait presque en bon état avec ce véhicule. Nous sommes époustouflés par des suspensions aussi prévenantes et applaudissons d'autant plus fort que, pour une fois, les trains roulants ne sont pas trop bruyants. On a même été étonnés par l'absence de bruits parasites sur ce modèle. C'est une denrée rare et appréciable sur un modèle tricolore. Bref, le bilan confort mérite une rarissime mention très bien.
En corollaire de cette souplesse, la voiture n'est pas très incisive. Le C5 Aircross est certes rassurant en dépit des bourrasques de pluie et des chaussées à moitié inondées durant notre essai. Et il reste suffisamment précis à mener. Mais la conduite est moins ludique que sur le Peugeot 5008 essayé la semaine précédente et qui préservait aussi un bon confort - un peu moins soyeux toutefois. Le compromis confort-comportement est ici quand même très réussi, avec des pneus Michelin de grande qualité. Seule vraie réserve: la voiture ne braque pas très bien. Gare aux sorties de virage ! On peut être surpris, car le C5 Aircross a tendance à élargir la trajectoire. Rien de grave, mais il faut en tenir compte.
La garde au sol de 23 centimètres est relativement élevée. Mais la voiture n'est pas un 4x4. Même avec le fameux " Grip Control " optionnel agissant sur l'anti-patinage pour (un peu) mieux gérer la motricité, il s'agit d'un simple véhicule tous-temps pouvant affronter des mauvaises routes en toutes saisons, voire des chemins de campagne, mais à condition qu'ils ne soient pas boueux.
Chaleureux, douillet, lumineux, spacieux
Pour le reste, on retrouve l'univers Citroën typique des derniers modèles, avec une planche de bord qui ne prend pas toute la place - contrairement à celles de Peugeot -, des formes rondes, des décors soignés et colorés (selon les combinaisons choisies). Ce véhicule propose cinq ambiances intérieures pour trente extérieures. Le véhicule est accueillant et on s'y sent parfaitement à son aise. Il est aussi très lumineux.
Nous apprécions la position de conduite et surtout les sièges, larges, moelleux et épousant parfaitement le corps. Même si, à la longue, le corps a tendance à se tasser. Le toucher est doux, avec des tissus souples qui tranchent sur la raideur de ceux de la concurrence. Le cuir (en option sur notre modèle de test) est moins satisfaisant. Il fait un peu skaï et est d'ailleurs entouré de larges bandeaux en vrai skaï peu agréables.
La voiture se veut familiale et elle se rapproche en fait d'un monospace. L'habitacle apparaît généreux. Citroën affirme que la contenance du coffre est supérieure à celle d'un monospace C4 Spacetourer (dans sa version courte). Les trois sièges arrière, réglables indépendamment et notamment en longueur, sont inspirés desdits monospaces et procurent une modularité bienvenue. Voilà un véhicule qui plaira aux familles !
Finition plastique mais meilleure qu'au départ
L'ergonomie est globalement bonne avec un écran tactile épuré, des fonctions faciles à trouver une fois qu'on a compris leur logique. Le GPS n'est cependant pas le plus rapide du marché. Heureusement, le " Stop and start " se déconnecte ici à travers un bouton pratique, alors que, chez Peugeot, il faut fouiller dans les sous-menus de l'écran. Il faudra tout de même, en démarrant, penser à déconnecter ce satané et ridicule système d'alerte de changement de ligne, qui se reconnecte hélas automatiquement à chaque remise de contact. Il faut impérativement le mettre hors d'état de nuire à travers un bouton peu accessible à gauche de la planche de bord. Sinon, à part ce système, la voiture ne remet jamais en question les choix sélectionnés par le conducteur. PSA respecte encore la liberté de l'automobiliste. Toutes nos félicitations, alors que Volkswagen, Volvo, Mercedes annulent la plupart des choix à chaque remise de contact...
Et la finition, talon d'Achille des Citroën ? La firme aux chevrons recourt aux plastiques durs bas de gamme, indignes de la catégorie. Mais, par rapport aux premiers véhicules de production essayés en fin d'année dernière, la finition semble avoir progressé, avec des accostages plus rigoureux. Et, une fois de plus, précisions que nous n'avons pas entendu de crissements de mobilier intempestifs, même sur les pires revêtements.
Des tarifs plus élevés qu'en essence, mais abordables
La voiture remplit dans cette version son objectif : mouvoir une familiale sobrement et en douceur. Original, polyvalent et pratique, susceptible de remplacer un monospace, économique et flatteur, coloré, éminemment confortable, sûr autant qu'accueillant, ce C5 Aircross a plein de qualités. Et finalement peu de défauts.
A 29.150 euros (boîte manuelle) et 31.200 euros dans la version automatique à conseiller fortement, cette version 1,5 Blue HDi est intéressante. Elle se révèle toutefois beaucoup plus onéreuse qu'un modèle à essence de 130 chevaux (à 26.750) desservi il est vrai par un tricylindre au bruit plus strident ! Avec le degré supérieur Feel, qui améliore la présentation et l'équipement, comptez 33.850 euros pour ce diesel avec la transmission automatique ! Le niveau Shine de haut de gamme est un peu inutile. Citroën a fait du très beau travail avec ce modèle cohérent dans sa définition et sa réalisation, vendu à des tarifs raisonnables de surcroît. Vive le " made in France " - puisque le C5 Aircross est produit en Bretagne !
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