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Photo du rédacteurJérémy

Essai Citroën E-Méhari



Alors que les calendriers estivaux des stations balnéaires se remplissent à l’approche des beaux jours, l’iconique Citroën Méhari s’apprête à souffler ses cinquante printemps. Il n’en fallait pas plus à la marque aux Chevrons pour refaire parler de sa e-Mehari, interprétation moderne de son mythique véhicule de loisir.

Alors que la Bolloré Bluesummer dont elle est étroitement dérivée voit sa production stoppée faute de ventes suffisantes, ce véhicule de plage par excellence profite d’une sérieuse mise-à-jour lorsqu’il arbore le logo Citroën. Les 1000 ventes annuelles (objectifs initiaux atteints) ont visiblement justifié le développement de cette nouvelle version. Si le style extérieur n’évolue finalement que très peu (excepté la présence d’un hard top sur lequel nous reviendrons), l’intérieur en revanche profite d’une sérieuse cure de modernité. Ce n’est pas encore Byzance, mais l’habitacle apparaît un poil moins obsolète en optant pour un nouveau dessin de planche de bord inspiré des modèles Citroën, d’un habillage faisant écho à la couleur de la carrosserie, de nouvelles commandes sorties d’une voiture « moderne » et d’un nouveau volant désormais doté d’un airbag. Les sièges avant sont aussi redessinés pour améliorer le confort d’assise et l’accès à la banquette arrière. La qualité perçue progresse donc un peu, mais qu’importe, ce n’est pas là-dessus que nous la jugerons.

D’autant plus que la e-Mehari s’affiche aujourd’hui avec une polyvalence jusqu’alors inconnue sur ce modèle. En proposant une version hard-top (+ 1600 euros), la petite française élargit considérable son champ d’action. Les intempéries ne sont plus à craindre et il est désormais possible de laisser ses effets personnels grâce à sa structure en dur et son verrouillage centralisé. Techniquement, il s’agit plutôt de sept panneaux de carrosserie (les vitres latérales, le toit en deux parties et la lunette arrière), totalement indépendants les uns des autres. Si cette solution évite l’écueil du toit amovible lourd, imposant et difficilement stockable, les manipulations risquent en revanche d’être plus fastidieuses. Heureusement si une ondée venait à vous surprendre, de simples toiles « clipsables » entre les deux arceaux sont disponibles.

Une électrique pur jus Il est l’heure de se rendre à la plage, et de retrouver tout ce qui fait le charme de cette e-Mehari : assise franchement haute, habitacle largement ouvert en version décapotable et douceur de conduite typique d’une voiture électrique. Si sa chaîne de traction n’a pas évolué, le moteur profite désormais d’un couple de 166 Nm (+20%). Mais les performances n’évoluent pas, la e-Mehari ayant pris 100 kg d’embonpoint pour ce millésime 2018 (1500 kg). Par ailleurs, la conduite de cette Citroën électrique est moins ludique que celle des autres modèles écolo : la vivacité au démarrage est équivalente à celle des modèles thermiques et la faible puissance du freinage régénératif nous a même poussé à nous interroger sur la présence d’un tel système. Mais la e-Mehari se rattrape avec un confort franchement douillet même sur les grosses déformations, sans pour autant tomber dans l’écueil d’une caisse insuffisamment maintenue.

Terriblement attachante mais chère Avec ses batteries en Lithium Metal Polymère de 30 kWh, la Citroën e-Mehari peut modestement prétendre à une autonomie de 200 km en ville et à peine plus de 100 km sur autoroute. Suffisant pour l’usage auquel elle se destine. Mais cette technologie de batterie souffre de deux défauts majeurs : un temps de recharge excessivement long (plus de 16h sur une prise classique et encore 10h sur une Wallbox) et une décharge automatique en seulement 48h si la voiture ne reste pas branchée lorsqu’elle n’est pas utilisée. Si elle reste totalement sans concurrence et qu’il faut la juger pour ce qu’elle est, cela fait un peu cher pour un véhicule facture 25 000 euros (avant bonus de 6000 €). Mais la juger objectivement serait trop cruel, tant cette voiture est attachante malgré ses défauts. Sa bouille craquante n’a d’ailleurs pas manqué de faire réagir les passants lors de ces essais réalisés autour du bassin d’Arcachon. Voiture secondaire idéale pour une résidence secondaire les pieds dans l’eau (oui, il faut avoir les moyens), la Citroën e-Mehari continuera surtout de séduire les professionnels (bonne image pour les commerces ambulant, navette pour les services hôteliers) dont le financement sur des contrats de locations paraît finalement le plus pertinent.

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