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Photo du rédacteurJérémy

Essai Citroën C4 Cactus puretech 110 EAT6 par Caradisiac



Après un début de carrière en demi-teinte, la C4 Cactus revient après un restylage qui vise à la rendre plus berline. Elle remplace du coup feue la C4, en se repositionnant comme une berline compacte. Après l'essai de la version 1.2 Puretech 130, voici celui de la 1.2 Puretech 110, en boîte automatique EAT6. Une bonne combinaison ? Une vraie compacte ?

"Le" C4 Cactus, apparu en 2014, était un crossover urbain. Mais avec la fin de la berline C4, il se profilait un vide dans la gamme Citroën, sachant qu'elle ne serait pas (enfin pas tout de suite) renouvelée. Du coup, le constructeur a pris une décision radicale. Berliniser son C4 Cactus, le rendre moins baroudeur, pour en faire le remplaçant de transition de la C4. Ainsi, il faudra désormais parler de "la" C4 Cactus, nouvelle berline compacte du constructeur aux chevrons.

Pour ce faire, la plastique a été rendue plus sage, moins décalée que précédemment. Les gros airbumps ont disparu des portières et de la face avant. La grosse protection en plastique noir sur le hayon s'est également envolée, tout comme les barres de toit. Pour autant, la garde au sol reste la même, soit légèrement surélevée.

La face avant, elle, adopte les derniers codes de la marque, avec une calandre qui court sur toute la largeur et relie les feux diurnes. Les optiques sont toujours à double étage, et les antibrouillards sont désormais entourés d'un cerclage en plastique personnalisable. Les airbumps n'ont finalement pas totalement disparu mais se retrouvent, minimalistes, en bas des portières pour conserver un minimum de protection. Et des parties en plastiques continuent d'épargner la carrosserie des coups et des affres de la circulation, sur tout le pourtour de la voiture. Mais c'est plus discret. Plus classique, moins original. Pour plaire au plus grand nombre ? C'est le but en tout cas.

À l'arrière, les feux légèrement affinés adoptent une signature lumineuse à effet 3D, comme à l'avant, et avec la disparition du bandeau plastique, cela donne une poupe plus lisse, moins atypique encore une fois.

Mais le gabarit, lui, n'a pas évolué avec ce restylage. La C4 Cactus mesure donc toujours 4,17 m, ce qui en fait par conséquent la plus petite des compactes du marché. Les cotes d'habitabilité n'évoluent pas, le volume de coffre de 348 litres non plus. C'est tout en bas de l'échelle des valeurs chez les compactes, même si c'est correct par rapport au gabarit réduit. Du coup, la Cactus souffre de la comparaison.

Autre aspect qui n'a pas évolué, l'habitacle. Si le restylage extérieur est profond et très visible, l'intérieur n'a a contrario pas bougé d'un poil, sauf au niveau des contre-portes, avec des accoudoirs plus confortables. On peut par contre opter pour des "ambiances" différentes, mais il faut alors mettre la main au portefeuille. La qualité de finition reste très moyenne, mais visuellement, c'est agréable, et la boîte à gants style maroquinerie fait toujours son petit effet.

Vous venez de le lire, le mot confortable est lâché. Et c'est la nouvelle philosophie de la voiture, et de la marque plus largement. La C4 Cactus restylée est en effet la première, en Europe (après le C5 Aircross en Asie), à bénéficier du programme "Citroën Advanced Comfort". Cela consiste, pour la Cactus, à adopter de toutes nouvelles suspensions à butées hydrauliques progressives, et (en option malheureusement, entre 350 € et 1 250 € selon la sellerie) de nouveaux sièges à mousse à haute densité. Mais l'insonorisation a aussi été améliorée, avec de nouveaux insonorisants sous le plancher, des joints améliorés et des vitrages plus épais. C'est donc le confort auditif qui est ici amélioré.

Sur la route : confort et agrément en hausse

Qu'est-ce que cela donne donc sur la route ? Pour le confort auditif, c'est un peu mieux, même si les vents soufflaient très fort le jour de notre essai, mettant en lumière l'apparition de bruits d'air. Lors des périodes de calme, le moteur se fait en effet plus discret. Les bruits de roulement et les raccords de chaussée se font toujours entendre, mais rien de rédhibitoire.

Concernant les sièges, un vrai bonheur. La mousse à haute densité, qui ajoute 15 mm d'épaisseur, est moelleuse sans excès, maintient bien et préserve les séants avec une grande efficacité. Les anciens sièges étaient moelleux, mais avec moins de tenue et donc plus de fatigue à long terme. Là, c'est parfait.

Par contre, pour ce qui est de l'apport des nouvelles suspensions, c'est plus difficile à cerner. L'ancien Cactus était déjà très moelleux, presque trop. Ici, le confort est équivalent, très bon, mais pas véritablement amélioré. On parle de confort pur, c’est-à-dire de l'absorption des irrégularités et des dos-d'âne. Par contre, ces suspensions sont plus efficaces quand on arrive en butée, et quand le rythme s'accélère. Paradoxalement, c'est donc en conduite dynamique que le comportement est amélioré, avec une meilleure tenue de caisse. Plus de confort en roulant vite, un confort remarquable en conduite souple, mais pas mieux qu'avant, c'est en tout cas un package qui n'a pas à rougir.

Mais venons-en à l'attelage mécanique du jour. Sous le capot, un 1.2 Puretech en version 110 ch, accouplé pour l'occasion à la boîte automatique classique (à convertisseur) EAT6, qui bénéficie comme son nom l'indique de 6 rapports.

Eh bien, sans conteste, c'est une association qui fonctionne bien. Le Puretech 110 est connu pour son allant et sa sobriété. Il conserve avec l'EAT6 tout son allant, car c'est une boîte très bien conçue par l'équipementier japonais AISIN. Réactive, assez rapide et douce dans ses passages de rapports, elle procure un agrément de très bon niveau. Par contre, en matière de sobriété, c'est un peu moins ça. Par rapport à la boîte mécanique, la consommation officielle passe de 4,5 l/100 km à 5,3 l/100 km, ce qui n'est pas rien. Les rejets de CO2 passent de 104 à 119 grammes par km, d'ailleurs. On reste neutre au malus, mais c'est juste. Dans la vraie vie, la moyenne se rapproche des 7,5 litres, pour peu que l'on fasse de la ville, qui est son terrain de prédilection. Sur route, on peut se rapprocher des 6 litres de moyenne. Mais les zones urbaines font vite grimper la moyenne.

En zone urbaine justement, on apprécie le gabarit réduit de la C4 Cactus, un bon rayon de braquage et une belle discrétion.

Sur route, le confort, on l'a vu, est assuré, la direction est sans reproche, le freinage puissant. Les reprises sont toniques grâce à la boîte et sur autoroute, la nouvelle compacte Citroën garde une bonne stabilité. Et même si les performances perdent un peu par rapport à la boîte mécanique (0 à 100 en 10,9 s au lieu de 10,3), cela reste de très bon niveau pour les 110 ch disponibles. Merci à la légèreté de la plateforme. Une Opel Astra 1.0 Turbo 105 BVA met 12,7 s, mais la Golf 1.0 TSI 110 DSG fait encore mieux (9,9 s), c'est une extraterrestre.

L'équipement est enrichi pour tout le monde, et complet en haut de gamme

Enfin terminons sur l'équipement. Il est enrichi de base sur tous les modèles, avec l'apparition de la banquette rabattable 60/40 sur tous les modèles, d'un accoudoir central, de lève-vitres électriques à impulsion, d'un volant réglable désormais aussi en profondeur. L'écran tactile de 7 pouces et la climatisation sont également de série sur tous les modèles. Cela fait sortir la C4 Cactus de la catégorie des voitures "essentielles" comme disait Citroën à l'époque, c’est-à-dire des voitures un peu moins chères, mais faisant l'impasse sur certains équipements. Justement, cette version restylée n'a toujours pas de compte-tours, ni de vitres arrière ouvrantes, elles sont toujours entrebaillantes.

Notre finition Shine, le haut de gamme, propose lui le superflu en plus de l'essentiel. Climatisation automatique, système de navigation, freinage d'urgence automatique en ville, reconnaissance des panneaux de signalisation, alerte de franchissement de ligne, jantes alliage de 17 pouces, caméra de recul, accès et démarrage main-libre.

Vous l'aurez compris, cette C4 Cactus restylée fait tout pour rehausser son niveau de prestations pour entrer dans le club des compactes. Elle y réussit en termes d'équipement et de confort. Mais son gabarit réduit la handicape pour l'habitabilité, et sa finition reste celle de la version avant restylage. Elle ne peut faire de miracle. Cependant, avec des prix situés légèrement en dessous des concurrentes (2 000 € en moyenne), et un rapport prix/équipement favorable, c'est une proposition à étudier. Encore faut-il que le look, revu dans le sens de plus de simplicité, plaise enfin à ceux que l'originalité du précédent Cactus avait fait fuir.

Bilan :

Disons-le tout de go, cette version de C4 Cactus restylée est une bonne version. Le mariage entre le 1.2 Puretech 110 et la boîte automatique EAT6 est réussi. Il offre un agrément de conduite de haut niveau. Au prix, peut-être, d'une consommation un peu élevée, supérieure en tout cas à la version à boîte mécanique d'un bon litre. Mais les rapports passent sans à-coups, rapidement, sans grande hésitation. Attention, le surcoût qu'elle impose la rend plus chère qu'une version Puretech 130 ch en boîte mécanique, qui est encore plus performante et pas plus gourmande.

Mais si vous appréciez avoir les mains libres, ne pas devoir tricoter du levier de vitesses sur route sinueuse, et garder votre pied gauche bien calé sur le plancher, cette version est fait pour vous.

Cela dit, il est abusif de la part de Citroën de repositionner sa C4 Cactus en tant que berline compacte. C'est au mieux une grosse citadine, et toujours une sorte de crossover urbain, même si elle a été esthétiquement berlinisée. Pour retrouver une vraie compacte chez Citroën, il faudra attendre le renouvellement de la C4, attendu pour... pas tout de suite (au moins 2 ans).

En attendant, la C4 Cactus restylée, si elle n'est pas une mauvaise auto, au contraire, souffre la comparaison avec les concurrentes "vraiment" compactes. Heureusement que les tarifs sont un peu en dessous, et que le confort est remarquable. C'est ce qui la sauve.

Caradisiac a aimé

Le confort des sièges avec l'option "Advanced comfort" L'équipement très correct L'agrément de la boîte EAT6 Le punch du 1.2 Puretech 110 L'agrément de conduite

Caradisiac n'a pas aimé

Encore quelques lacunes d'équipement La consommation un peu élevée Des prestations en deçà d'une "vraie" compacte Le gain apporté par les nouvelles suspensions pas évident à mesurer Devoir payer les sièges advanced comfort en option

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