Non, votre couturier préféré n'a pas oublié de coller les fameux « airbumps » sur les flancs de votre Cactus. Il les a juste discrètement déplacés vers la bas et rendu beaucoup plus discrets. C'est d'ailleurs assez drôle d'entendre ceux qui râlaient sans retenue contre ces protections jugés peu esthétiques sur la génération précédente, pester aujourd'hui parce qu'il ne les ont plus... On ne peut pas dire que la 2CV du XXIe siècle, ainsi étiquetée lors de son lancement ait déchaîné les foules. 270.000 exemplaires vendus lors des quatre premières années de commercialisation, le compte n'y est pas. Peut-être pas assez fermement positionnée, peut-être un peu trop différente, la Cactus, même s'ils ne l'avouent pas ouvertement, a déçu, commercialement, ses concepteurs. Du coup, ils opèrent une
assez rare manœuvre qui consiste à assagir leur bébé alors que la tendance du moment va plutôt dans l'autre sens. Ils veulent aujourd'hui booster la trajectoire de cette auto quand même fort bien née, en mettant en avant le programme « Citroën Advanced Confort » qui a pour ambition de chouchouter plus que jamais les utilisateurs. Comme la C4 rend son tablier, la Cactus s'avance avec la lourde mission d'installer Citroën au cœur d'un des segments les plus importants sur les marchés européens, le M1. Ambitieux mais jouable pour cette rebelle assagie aux arguments séduisants.
GRANDE OUVERTE A DE NOUVELLES CONQUETES
Avec les airbumps, la Cactus oublie aussi le sombre bandeau de coffre et les imposantes barres de toit. La ligne en est généreusement modifiée. En la voyant passer, on note qu'elle gagne incontestablement en élégance, offre une vraie silhouette de berline et pourrait, du coup, intéresser de nombreux clients potentiels peu convaincus jusqu'ici par l'esprit frondeur de la « baroudeuse rustinée » que nous avions, rappelons-le, beaucoup aimé lors sa spectaculaire sortie. Comme l'impression se confirme en ouvrant la portière (l'habitacle est bien pensé, les sièges rembourrés -lire par ailleurs- les assemblages irréprochables, le volant réglable en profondeur et hauteur...), on peut affirmer que cette Cactus repiquée a les moyens de relancer la carrière d'un modèle essentiel pour le constructeur français. Au cas où vous seriez encore hésitants, sachez que les « jardiniers » de cette plante grasse roulante (désolé ce n'est pas nous qui avons choisi le nom...) ont pris soin de la doter de nombreuses aides à la conduite.
LES SUSPENSIONS, UNE TRADITION MAISON
Le pack sécurité (inclus dans le plus haut niveau de finition Shine) ne discute pas, il affiche. Outre les indispensables « surveillants » désormais habituels, il englobe le freinage automatique d'urgence, les alertes de franchissement de ligne et de « paupières défaillantes » , la lecture des panneaux routiers, le système de gestion des distances etc. Personne ne pourra lui reprocher d'être chiche dans ses dotations. Autre joli joyau de la Cactus d'aujourd'hui, et c'est une tradition maison, la qualité du confort de roulage. Les fameuses suspensions hydropneumatiques appartiennent à la légende, mais les amortisseurs à butée hydrauliques progressives que nous découvrons à cette occasion, remplissent leur mission au delà de nos espérances. Le tout dans un confort sonore d'exception que n'aurait pas renié les baronnes historiques de la marque. Mine de rien, mises bout à bout, ces qualités donnent à cette ambitieuse C4 de sérieuses raisons d'espérer. Surtout avec l'excellent trois cylindres turbo essence 110 ch de notre essai, associé à l'impeccable boîte auto six rapports.
La sagesse va-t-elle offrir à la Cactus de nouvelles raisons de briller ? Pas impossible du tout.
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