[Essai] Citroën C4 Hybride 136 : extrêmement convaincante

Quelques mois après le C5 Aircross, Citroën développe sa gamme de véhicules électrifiés en mettant la nouvelle motorisation hybride de Stellantis sous le capot des C4 et C4 X.  Ces dernières complètent donc leurs gammes avec, en complément des moteurs électriques et thermiques essence et diesel, des offres hybrides de 100 et 136 chevaux.  Cette dernière faisant l’objet ici de cet essai.  

A l’extérieur, aucune différence ne se fait jour entre une C4 hybride et une autre thermique, il est donc impossible de la reconnaître.  A quelques semaines de son restylage, inutile de parler du style de la voiture qui va fortement évoluer tant pour la berline 5 portes que pour sa sœur C4 X.  A l’intérieur, également, pas de différence non plus dans le mobilier mais de touts petits changements sur le combiné d'instrumentation qui reçoit des informations propres à cette motorisation hybride. 

Un moteur meilleur en tous points

Cette nouvelle motorisation hybride de Stellantis se compose d’un moteur 3 cylindres de 1,2l largement revu puisque 40% des pièces sont neuves, la courroie cédant la place à une chaîne de distribution ce qui devrait régler les soucis de fiabilité. Ce moteur est secondé par une nouvelle boîte automatique à 6 rapports nommée ë-DSC6 laquelle intègre un petit moteur électrique délivrant 28ch en pic, utile lors d’insertions sur l’autoroute ou pour les dépassements. 

La C4 Hybride 136 délivre des performances tout à fait honnêtes et répondant aux besoins du quotidien dans le cadre d’une utilisation en bon père de famille.  Entendons par là qu’il ne s’agît pas d’une ballerine sportive, qu’elle ne sert pas à délivrer le meilleur 0 à 100 mais qu’elle doit être conduite de façon zen, sa conduite électrique l’y incitant fortement.  Car la particularité de cette motorisation hybride est que la toute petite batterie (0,43kW) est rechargée rapidement par la récupération d’énergie, semblable à celle d’une voiture électrique si bien qu’on a réellement l’impression de conduire une voiture électrique, la pédale de frein ne servant qu’aux arrêts complets du véhicule ou en cas d’urgence.  Ici, tout se gère avec la pédale d’accélérateur qui perd son côte on-off pour une plus grande progressivité à l’accélération comme aux rallentissements.  Il faut donc beaucoup plus anticiper et rouler cool pour tirer partie des progrès apportés par cette technologie hybride.  C’est dans le cadre d’une utilisation optimale de cette motorisation hybride, que la C4 délivrera le meilleur d’elle-même et permettra de substantielles économies de carburant. 

A ce propos, un petit reproche concernant la récupération d’énergie.  Je vous disais qu’elle était forte, similaire à celle d’une voiture électrique (elle allume les feux stop d’ailleurs) mais, dans les longues descentes notamment sur autoroute, elle peut s’avérer trop forte et, si on lève totalement le pied de l’accélérateur, alors la batterie se recharge très vite et, une fois la batterie pleine, le véhicule bascule en thermique pur.  Il aurait été utile de pouvoir régler la récupération d’énergie grâce aux palettes au volant quitte à ce que le niveau le plus fort revienne automatiquement à chaque démarrage. 

Citroën promet 50% du temps de conduite en ville en mode électrique et un gain de consommation et d’émissions de 15% en moyenne.  Clairement, on peut faire bien plus en utilisant, à bon escient, cette technologie hybride.  Ainsi, en conduite urbaine, j’ai toujours été, au minimum, à 60% du temps de conduite en mode électrique montant parfois à 83% avec une gestion optimale de la conduite ce qui permet de réduire, drastiquement, la consommation en ville de cette C4 qui s’est élevée, au cours de cet essai, à 5,5 litres en moyenne, sachant que la C4 Puretech 130 consommait autour des 9 litres auparavant.  Une baisse de la consommation urbaine de 39% donc pour cette motorisation hybride qui est vraiment dans son élément en conduite urbaine.  

C’est forcément moins le cas lorsque l’on prend l’autoroute ou les voies nationales où la vitesse et le besoin de maintenir l’accélération complique la tâche de cette offre hybride même si on parvient à faire quelques centaines de mètres en mode électrique.  D’ailleurs, sur un circuit de 100 kilomètres cumulant une majeure partie d’autoroute et nationale entre 70 et 130 et une partie mineure de ville à 30, la consommation moyenne de la C4 hybride 136 s’est élevée à 4,6 litres avec 24% du trajet en mode 100% électrique, une excellente performance donc qui permet à la C4 hybride de proposer des consommations similaires à la version diesel. 

L’autre atout de cette C4 hybride est qu’elle gomme le principal défaut que je reprochais au Puretech à savoir son bruit sur les trois premiers rapports.  Ici le moteur est nettement plus silencieux, il se fait discret en toutes circonstances même si on accélère fort.

Pour le reste, la C4 hybride 136 ne change rien par rapport à une C4 thermique, on se retrouve donc avec une voiture extrêmement douce à conduire, une douceur encore accrue sur cette version hybride grâce au roulage électrique.  Le confort est le gros point fort de la berline compacte aux chevrons qui avale les imperfections de la route avec une facilité déconcertante.  Cependant, après être passé du Berlingo restylé à la C4, la différence de confort entre les deux, autrefois notable, était bien moindre alors que le Berlingo ne possède pas les suspensions à double butée.  Je pense que les nouveaux sièges du Berlingo, repris de la nouvelle C3, sont beaucoup plus confortables que ceux de la C4, d’autant plus qu’ici ils sont en effet cuir alors qu’ils sont en tissu sur le Berlingo.  On sait que ces nouveaux sièges arriveront sur la C4 restylée, le confort de celle-ci devrait donc encore être amélioré. 

En conclusion, la C4 hybride 136 s’avère extrêmement convaincante grâce à son extrême douceur de conduite, aux économies de carburant qu’elle permet et à son confort impérial.  Avec un marché des véhicules hybrides qui explose les compteurs en 2024 pour représenter 30% des ventes en Europe, Citroën dispose ici, à coup sûr, d’une motorisation idéale qui devrait lui permettre de gagner des parts de marché tant elle se montre efficace, marquant une première étape dans la transition énergétique douce et efficace.  Le C5 Aircross équipé de la même motorisation était une réussite, la C4 hybride suit le même chemin, un chemin où la douceur et le confort seront omniprésents.