Adieu son style si particulier et si clivant, le Citroën C4 Cactus profite de son restylage de mi-carrière pour se transformer en berline et inaugurer le nouveau système de suspensions à butées hydrauliques progressives. De quoi faire décoller les ventes ?
Voiture essentielle ou encore 2 CV du 21ème siècle, à sa sortie, le Citroën C4 Cactus voulait révolutionner à sa manière le monde de l'automobile. Mais avec son style décidément peu commun et son positionnement trop flou dans la gamme aux Chevrons, le Cactus n'a pas piqué autant que prévu : seulement 270.000 exemplaires ayant été vendus en près de 4 ans de carrière.
Citroën profite donc de son restylage de mi-carrière pour le revoir en profondeur, exactement comme le reste de la gamme. A la seule différence que le C4 Cactus fait exactement le contraire de la tendance actuelle, en se muant d'un crossover à une berline. Plutôt original dans un monde où pullulent de plus en plus de SUV et autres engins surélevés !
Un style plus vendeur
Les raisons de cette métamorphose sont simples. Relancer les ventes bien sûr, mais aussi assurer l'intérim en attendant le renouvellement de la C4 prévu en 2021. Le style est désormais en adéquation avec les dernières créations de la marque, C3 et C3 Aircross. Notamment à l'avant, avec des phares à double étage, des chevrons glissant sur toute la largeur de la calandre ou encore des cerclages d'antibrouillards.
Les fameux et tant discutés Airbump ont quant à eux migré vers le bas des portières pour plus de discrétion et sans doute beaucoup moins d'efficacité contre les coups de portes. L'arrière aussi est plus statutaire et les barres de toit très crossover désormais en option ont disparu. Au final, en changeant 90% des pièces de carrosserie mais en conservant les mêmes dimensions, le C4 Cactus réussit à se "berliniser" et se conformer au style maison.
Plus cossu à l'extérieur, le Cactus retravaille aussi son sens de l'accueil. Mention spéciale pour les nouveaux sièges plus moelleux (option à 350 €) invitant aux longs voyages. Citroën a également corrigé quelques petits défauts en proposant un volant réglable légèrement en hauteur et profondeur, une banquette rabattable 2/3 1/3 ainsi qu'une large dotation d'aides à la conduite comprenant (de série sur le dernier niveau) le freinage d'urgence, la lecture des panneaux ou encore l'alerte de franchissement de ligne.
Malheureusement, les vitres arrière à ouverture à compas, le coffre riquiqui (348 litres) ainsi que son seuil de chargement très haut sont toujours de la partie. Tout comme certains plastiques de mauvaise qualité qui viennent ternir un habitacle pourtant original et bien assemblé. Enfin, question habitabilité arrière, bien que le Cactus soit la plus petite berline du segment (4,17 m), il peut accueillir convenablement deux adultes.
Un confort Made in Citroën
L'autre grande nouveauté sur laquelle compte capitaliser le Cactus 2018, c'est son confort de roulement. Car il ne faut pas l'oublier mais Citroën est un des constructeurs références en la matière.
Afin de respecter la tradition, le Cactus repose sur une toute nouvelle suspension à butées hydrauliques progressives. Loin de la fameuse suspension hydropneumatique vue pour la dernière fois sur la C5, ce nouveau type d'amortissement totalement mécanique est plutôt efficace.
Chaque amortisseur reçoit deux butées (de compression et de détente) au lieu d'une, afin de donner l'impression de rouler sur un tapis volant. C'est plutôt réussi car le Cactus est encore plus confortable qu'auparavant, un bel exploit pour un véhicule déjà loué pour sa douceur de suspension.
Si l'effet de pompage à haute vitesse est bien gommé et les déformations de la route parfaitement filtrées, quelques mouvements de caisse peuvent cependant gêner le conducteur dans les premiers virages. Rien de dangereux puisque la voiture reste agile grâce à son poids léger (1.045 kg).
Le conducteur pourra même prendre du plaisir à son volant s'il opte pour le moteur essence 1.2 Turbo PureTech 130 ch (23 450 € pour la finition Shine). Accélérations franches, relances vigoureuses et performances correctes (0 à 100 km/h en 9,1 s), le Cactus ainsi gréé permet donc de hausser le rythme quand il le faut, en profitant du meilleur confort du marché et d'une insonorisation enfin à la hauteur.
Plus chère mais moins chère
Devenir la berline la plus confortable du marché a forcément des répercussions sur les prix avec une hausse de 1.750 € par rapport à avant (de 16.950 à 24.500 €). Bien sûr la dotation de série est plus riche et surtout le C4 Cactus reste moins cher et mieux équipé que l'ancienne C4.
Même constat par rapport aux concurrentes françaises comme la Renault Mégane et la Peugeot 308 qui demandent un chèque plus important à motorisations et équipements équivalents.
Bilan Tout n'est pas parfait donc dans la métamorphose du Citroën C4 Cactus, mais avec ses tarifs inférieurs à la concurrence, son style plus lisse et son confort de premier ordre, il risque enfin de bien se vendre. De quoi assurer comme il se doit l'intérim avant la future C4.
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