Après un premier galop d’essai dans les rues de Lille, il me tardait de retrouver AMI pour la tester plus longuement. C’est en plein cœur de Paris que Citroën a convié la presse à essayer son nouvel objet de mobilité prometteur.
Inutile de revenir avec vous sur le concept d’AMI, vous tous le connaissez dorénavant parfaitement. Mais, si AMI a déjà séduit 1 000 acheteurs depuis son lancement le 11 mai, le nombre de passants me demandant ce que c’était montre que AMI n’est pas encore connue par tout le monde et la publicité télé (à redécouvrir ICI) devrait davantage la faire connaître. En tout cas, quelle sympathie AMI dégage ! Sur une heure d’essai en plein Paris, pas moins d’une dizaine de personnes m’ont arrêté pour me demander ce que c’était, quels étaient ses qualités et défauts, son prix, son autonomie….sans compter les sourires, les pouces levés, les moues interrogatives, avec AMI impossible de passer incognito tellement elle attire le regard, la curiosité mais, toujours, la sympathie.
Revoir AMI c’est toujours être surpris par sa petite taille et être étonné par l’espace intérieur. Elle fait vraiment beaucoup plus grande à l’intérieur que ce qu’elle n’est en réalité. Je retrouve la sensation, étrange au départ, d’être assis au centre de la voiture et loin, très loin, du pare-brise, si bien que je n’arrive pas à le toucher en me penchant. Mais l’habitabilité est très surprenante, le conducteur ne se sent pas gêné ou confiné mais, au contraire, bénéficie d’une vraie fenêtre sur la ville grâce à l’excellente surface vitrée d’AMI via son vitrage à 360° mais également son toit vitré fort utile pour apprécier la ville et, notamment, ici, Paris. Citroën nous a gratifié d’un tour complet des multiples attractions touristiques de Paris qui m’en mettent plein les yeux et dont je peux profiter, très facilement, grâce au toit vitré d’AMI.
Le première chose que j’avais constaté lors de mon premier essai à Lille, c’est le silence de fonctionnement d’AMI qui s’élance sans bruit, sans secousse, tout en douceur. Si effectivement, le bruit du moteur se fait discret, lorsqu’AMI atteint et dépasse les 35 km/h le bruit du moteur se fait plus fortement entendre, ce peut être un désagrément mais, encore une fois, aucune musique n’était jouée dans la voiture et j’étais seul donc tout disposé à entendre les bruits divers qui ne sont en rien gênants, les moments où j’ai dépassé les 30 km/h furent assez rares en réalité et le deviendront de plus en plus dans des villes où la limitation à 30 se généralisera. Autre confirmation, c’est la maniabilité d’AMI qui est vraiment excellente, elle braque tellement fort qu’elle donne l’impression de tourner sur elle-même, et c’est un vrai gros avantage d’AMI. La possibilité de passer partout, de se garer dans les plus petites places, de faire demi-tour extrêmement facilement rend la ville, au final, sympathique et agréable. Agréable, AMI l’est à conduire où tout n’est que facilité et simplicité. Contact, position D, frein à main retiré, et hop, AMI s’élance et se conduit quasiment à une seule pédale vu la récupération d’énergie qui est suffisamment forte pour arrêter la voiture totalement sans être trop puissante pour éviter de vous coller le nez au volant au moindre levé de pied. Un désagrément , par contre, est la dureté de la pédale de frein, le fait que le freinage se soit pas assisté et sans ABS, fait que j’ai trouvé la pédale dure, il faut vraiment appuyer pour freiner mais comme la récupération d’énergie permet la conduite à une seule pédale, rien de trop choquant. A noter : lorsque la batterie est pleine, la récupération d’énergie est inactive, il convient donc de freiner et, là, la dureté de la pédale peut s’avérer gênante.
La vivacité du moteur électrique permet de se fondre dans le trafic sans aucune difficulté, de ne gêner en aucun cas les autres voitures, on se sent totalement à l’aise grâce à la hauteur d’assise au même niveau que les autres conducteurs ce qui est extrêmement rassurant.
AMI se révèle également confortable, le travail des suspensions est bon et permet de rendre le voyage agréable, sans trop souffrir des pavés ou saignées de la chaussée. Seuls les sièges, basiques, assez durs et manquant de maintien empêchent AMI d’être réellement confortable mais, après plus d’une heure de conduite, je n’ai pas ressenti de douleurs dans le dos ou les fesses et suis sorti de la voiture frais et dispo.
Autre crainte : nous pouvions craindre qu’AMI soit un four par fortes chaleurs vu sa grande surface vitrée, il n’en est rien grâce aux vitres qui s’ouvrent façon 2cv et qui permettent de réellement rafraîchir l’habitacle. Le rappel à la 2Cv des vitres peut aussi se voir dans le côté très simple et basique de la planche de bord, ici point de plastiques moussés, de laque piano, de chrome, mais des plastiques durs à l’assemblage tout à fait rigoureux et aucun bruit de mobilier ne se fait entendre même lors de passages sur des surfaces défoncées. Dans AMI, tout est simple et basique mais bien assemblé et construit ce qui révèle un habitacle somme toute sérieux et durable. Seul point noir de cette simplicité est la rétrovision avec des rétroviseurs qui s’avère trop petits pour bien voir derrière nous, défaut accentué notamment par l’absence de rétroviseur intérieur. Les larges surfaces vitrées permettent de combler, en partie, le manque de rétrovision mais c’est un réel point noir d’AMI qu’il semble important de corriger avec des rétroviseurs plus grands permettant de mieux voir ce qui se passe derrière ou sur les côtés.
Autre désagrément est l’absence de console centrale qui ne permettent pas de poser le genou ce qui, à la longue, peut s’avérer légèrement gênant. Enfin, si effectivement, AMI se révèle très petite et maniable, elle a une empreinte au sol telle qu’elle ne permet pas de se faufiler dans le trafic aussi facilement qu’un scooter, un vélo ou une trottinette mais, ce genre de remarque ne vaut que dans les grandes villes et n’a aucun lieu dans les zones péri-urbaines bien moins saturées que Paris par exemple. C’est dans ces zones là qu’AMI fera étalage de ses qualités de conduite qui la rende si attachante.
En conclusion, maniabilité, vivacité, habitabilité, facilité de conduite et surtout lumière sont les grandes qualités de ce nouvel objet de mobilité urbaine comme il faut décrire AMI qui, pour un tarif hyper compétitif, transforme les déplacements en ville agréables alors qu’ils sont souvent ennuyeux et énervants pour les conducteurs. Alors, bien évidemment, AMI n’est pas aussi confortable qu’une « vraie » voiture, elle a une pédale de frein dure et, surtout, une rétrovision limite mais pour 6 000€ ou 20€ en location, AMI possède de telles qualités, apporte tellement de fraîcheur en ville que ses défauts se font oublier et sont, tout compte fait, assez dérisoire. Mais, surtout, AMI, grâce à son excellente surface vitrée, se révèle être une vraie fenêtre sur la ville et nous permet de découvrir ou redécouvrir la ville dans un habitacle fermé, chauffé, ventilé et sécurisé.
Un rétro intérieur me parait urgent à installer.
Le toit vitré par grand soleil de 11h00 à 16h00 ne doit pas être top (!)
Comme je l'ai déjà écrit, cette petite AMI est si réussie, qu'on attend d'elle qu'elle se rapproche d'une vraie auto. En revanche, je pense que l'utilisateur(ice) d'un scooter ne trouverait rien à redire côté confort, tant il est vrai qu'un deux roues de manière générale, ne fait pas d'étincelles sur ce plan. Idem pour celle ou celui se déplaçant en vélo !
En revanche, suite aux remarques redondantes des essayeurs d'AMI, les points d'amélioration pourraient porter sur la pression à exercer au freinage (changement de fournisseur?), des rétroviseurs plus larges, dont un collé au pare-brise.
Côté dureté des sièges, je pense que ce choix tient compte de la réalité des conditions sévères d'AMI en autopartage. Aussi, pour quoi ne pas…