[Dans le rétro] Citroën : les séries spéciales emblématiques - partie 2
- Jérémy
- il y a 8 heures
- 4 min de lecture

Citroën n'a pas seulement marqué l'automobile par ses innovations technologiques ou son design audacieux, mais aussi par son art consommé des séries spéciales. Pour ce nouvel article de cette nouvelle rubrique dédiée aux séries spéciales, après avoir exploré de premières pépites dans un précédent volet, je vous invite à replonger dans cet univers fascinant qui a tant contribué à l'image de la marque. L'emblématique 2CV Dolly symbolise à merveille cette longue lignée créative qui a donné naissance à de véritables légendes roulantes. Aujourd'hui, je me penche plus particulièrement sur trois icônes des années 70 et 80 : les inoubliables 2CV Charleston, Dyane Edelweiss et GS Basalte. Je tenterai également de décrypter pourquoi ces séries limitées sont, encore aujourd'hui, un outil stratégique précieux pour un constructeur. Embarquons ensemble pour ce nouveau voyage au cœur de l'ingéniosité Citroën.
Aux Origines du Mythe : Charleston, Edelweiss et Basalte
Plongeons dans les années 70 et 80, une période faste pour l'imagination Citroën en matière de séries spéciales. Trois modèles illustrent parfaitement cette effervescence créative, chacun avec son caractère propre.
La Citroën 2CV Charleston est sans doute l'une des plus célèbres. Lancée initialement comme une série limitée fin 1980, son succès fut tel qu'elle intégra la gamme de façon permanente dès juillet 1981 et y resta jusqu'à la fin de la production de la 2CV en 1990. Son signe distinctif ? Une élégante robe bicolore, le plus souvent Noir et Rouge Delage, mais aussi Noir et Jaune Hélios ou, plus tard, deux tons de gris (Gris Cormoran et Gris Nocturne). Inspirée des années 30, avec ses phares ronds chromés (empruntés à la Dyane) et sa sellerie spécifique en tissu pied-de-poule gris, la Charleston offrait une touche de chic rétro et décalé qui séduisit immédiatement. Basée sur la 2CV 6, elle mariait le charme désuet de la Deuche à une présentation plus cossue, devenant un véritable phénomène de mode.
Dans un registre différent, la Citroën Dyane Edelweiss (principalement commercialisée en 1981 et 1982 selon les marchés) visait une clientèle éprise de nature et d'évasion. Basée sur la Dyane 6, elle se distinguait par sa teinte spécifique, souvent un Beige Colorado, ornée de décorations adhésives représentant des montagnes stylisées et la fameuse fleur d'edelweiss sur les ailes arrière et le coffre. Des protections de bas de caisse et de passages de roues, ainsi que des enjoliveurs de roues intégraux (parfois ceux de la GS X3), complétaient sa panoplie de "baroudeuse douce". L'intérieur recevait également une sellerie spécifique. Produite en quantité limitée (autour de 7500 exemplaires selon les estimations), l'Edelweiss jouait sur l'imaginaire des loisirs en plein air, une thématique porteuse à l'époque.
Enfin, remontons légèrement le temps jusqu'en 1978 avec la Citroën GS Basalte. Apparue juste avant le restylage qui allait donner naissance à la GSA, cette série spéciale misait sur une sportivité élégante et discrète. Exclusivement disponible en Noir AC200, la GS Basalte se reconnaissait à ses filets décoratifs rouges et gris parcourant sa carrosserie. Basée sur la version GS Club, elle en reprenait le moteur 1220 cm³ mais y ajoutait des équipements valorisants : un toit ouvrant, des jantes spécifiques (enjoliveurs intégraux similaires à la CX), des essuie-phares et un intérieur particulièrement soigné avec des sièges drapés de rouge et noir et des appuie-têtes. Produite à environ 1800 exemplaires, elle visait une clientèle plus jeune et dynamique, sensible à une présentation exclusive sans ostentation. Son nom, évoquant une roche volcanique sombre et dure, renforçait cette image de force tranquille.
Ces trois exemples, parmi tant d'autres, montrent la diversité des approches de Citroën : chic rétro pour la Charleston, évasion nature pour l'Edelweiss, et sportivité élégante pour la Basalte.
L'art de la série spéciale : une stratégie aux multiples facettes
Mais pourquoi les constructeurs, et Citroën en particulier, ont-ils tant eu recours aux séries spéciales ? Loin d'être de simples exercices de style, elles répondent à des objectifs marketing et commerciaux bien précis.
Premièrement, une série spéciale est un excellent moyen d'animer une gamme et de maintenir l'intérêt sur un modèle, parfois en milieu ou fin de carrière. En proposant une version inédite, souvent avec des couleurs ou des équipements exclusifs, la marque crée l'événement et redonne de la visibilité au modèle de base. C'est une façon de dire : "Regardez, cette voiture a encore des choses à offrir !".
Deuxièmement, elles permettent de tester de nouvelles tendances, que ce soit en termes de coloris, de matières ou d'équipements. Une série limitée offre un terrain d'expérimentation à moindre risque. Si un élément rencontre un franc succès (comme la peinture bicolore de la Charleston), il peut ensuite être intégré à la gamme standard.
Troisièmement, les séries spéciales sont souvent synonymes de bonnes affaires pour les clients. Elles regroupent généralement un ensemble d'options et d'éléments de personnalisation pour un tarif globalement plus avantageux que si ces équipements étaient choisis séparément sur le modèle de série. Cet avantage "client" renforce l'attractivité de l'offre et peut déclencher l'acte d'achat chez des consommateurs hésitants. Elles peuvent aussi permettre d'écouler des stocks de fin de série de manière valorisante.
Enfin, une série spéciale bien pensée permet de cibler des segments de clientèle spécifiques. L'Edelweiss visait les amoureux de la nature, la Charleston les nostalgiques chics, la Basalte les jeunes dynamiques... Chaque série raconte une histoire et s'adresse à un public particulier, permettant ainsi d'élargir la base de clientèle potentielle du modèle. Elles contribuent fortement à l'image de marque, associant Citroën à la créativité, à l'audace et à une certaine proximité avec les attentes variées de ses clients.
Citroën n'a pas seulement inventé des voitures mythiques ; la marque aux chevrons a aussi été une pionnière et une maîtresse dans l'art de la série spéciale. De la 2CV Spot originelle (1976) à la lignée inaugurée par des succès comme la Dolly, en passant par les emblématiques Charleston, Edelweiss, Basalte, et tant d'autres, Citroën a su utiliser ces éditions limitées pour rythmer la vie de ses modèles, séduire de nouveaux clients et renforcer son image de constructeur créatif et proche des gens. Plus que de simples déclinaisons commerciales, nombre de ces séries spéciales sont devenues des objets de collection recherchés, témoignant d'une époque et d'un savoir-faire unique. C'est aussi cela, la force de Citroën : savoir créer de l'émotion et marquer les esprits, même à travers des variations sur des thèmes connus. Une tradition d'originalité qui, sans aucun doute, continuera d'inspirer la marque pour les années à venir.
Mon choix se porte sur la 2 CV Noir/Gris Cormoran. C'est fou ce que la ligne de la 2 CV reste intemporelle. Elle ne fait pas "Tacot" alors qu'elle arbore des phares ronds encadrant ses ailes débordantes. Le tissu jersey à motifs asymétriques faisait classe. C'est comme la DS, lorsque l'on en croise une sur la route, elle ne dépareille pas dans la circulation. Une 403 contemporaine, ne peut pas en dire autant voire même la plus récente 404.
Je pense que ma préférée est la basalte
La dyane caban ma plus marqué que l’Edelweiss je me souviens aussi de la Visa carte noire et meme plus tard la BX a eu sa serie speciale BX Image