1. Le match en détail :
Citroën a déjà, par le passé, eu des propositions sur le segment des SUV compacts. Des modèles issus d'une collaboration avec Mitsubishi mais qui n'ont jamais réellement convaincu. S'il prend le train en route, le constructeur aux Chevrons peut aujourd'hui compter sur une pertinente gamme Aircross. Aujourd'hui, le gros C5 rencontre le Hyundai Tucson pour un premier comparatif.
Après avoir été testé dans ses versions les plus musclées, le Citroën C5 Aircross s’est montré particulièrement convaincant. Des déclinaisons haut de gamme mais qui n’ont pas encore eu l’occasion d’aller se frotter à la concurrence. Aujourd’hui, c’est l’heure de se retrousser les manches. Nous essayons une version plus accessible, motorisée par le bloc diesel d’entrée de gamme BlueHDi 130 couplé à une transmission automatique à 8 rapports. Son concurrent du jour est coréen. Le Hyundai Tucson, commercialisé en 2015 déjà mais restylé cette année, avance lui aussi de sérieux arguments, à commencer par une ligne dynamique, un équipement riche et une rassurante garantie. Mais le français, nettement plus moderne et résolument tourné vers les besoins pratiques d’une famille a de sérieux arguments à faire valoir. Moteur.
Aspects pratiques : imbattable C5 Aircross
Citroën est l’un des rares constructeurs à ne pas avoir totalement tourné le dos aux monospaces. S’il a suivi (avec un peu de retard, certes) la transition forcée vers les SUV, ses propositions fleurent toujours bon les habitacles spacieux et pratique. À l’image du petit C3 Aircross, ce « gros » C5 avant lui aussi un intérieur fort bien pensé. À commencer par un deuxième rang toujours composé de trois sièges arrière individuels, coulissants et au dossier inclinable. De quoi proposer un espace suffisant même pour trois adultes, qui bénéficieront d’une garde au toit confortable et d’une assise confortable.
Niveau coffre, il affiche 580 l (80 l de plus que son rival du jour) de chargement, une des meilleures valeurs du segment. Par ailleurs, avec des assises qui descendent dans le plancher, son volume maxi grimpe à plus de 1 600 l, soit presque 200 de plus que le Tucson. En face, le coréen ne démérite pas, mais sa conception plus simple ne peut rivaliser face à l’esprit particulièrement futé sur SUV français.
Son meilleur argument à bord reste son ergonomie. Facile, intuitive, grâce à des commandes idéalement placées et un système d’info-divertissement commandé par un écran tactile réactif et aux menus organisés de manière très logiques. La planche de bord du C5 Aircross apparaît nettement plus moderne. Son aménagement presque ludique, au dessin plus actuel, offre plus de rangements mais la prise en main réclamera plus d’adaptation.
Equipement : Un Tucson plus cher, mais pas beaucoup mieux équipé.
Équipés de leur moteur diesel d’entrée de gamme, nos deux protagonistes donnent tout de même accès aux plus hauts niveaux de finitions (Shine pour le Citroën, Executive pour le Hyundai). Dans cette configuration, le français est affiché à 36 550 €, contre 39 800 € pour le coréen. Un écart de prix conséquent que la dotation – certes plus riche sur le Tucson – ne parvient pas à combler. Dans les deux cas, l’équipement de série est bien fourni : phares à LED, régulateur de vitesse adaptatif, mode de conduite semi-autonome dans les bouchons, l’aide au maintien de file active, navigation sur écran de 8 pouces, Apple CarPlay et Android Auto, hayon motorisé et mains libres, etc. Avec 3 000 € de plus, le Hyundai Tucson, en offre heureusement – un peu plus – comme la banquette arrière chauffante, la caméra 360°, ou le toit ouvrant panoramique (facturé 1 400 € sur le C5 Aircross).
Budget : un Tucson trop gourmand Pour tenter de revenir dans la course, le Hyundai Tucson peut compter sur sa garantie de 5 ans, kilométrage illimité. Une proposition qui reste encore rare sur le marché. À l’achat, son tarif n’est pas beaucoup plus impacté par le malus (250 euros) que celui de son rival qui se trouve dans la zone neutre. Il ne reprend pas non plus l’avantage au niveau des consommations, puisque ces deux SUV se situent aux alentours des 7,3 l/100 km, dans la moyenne de la catégorie. Avec un prix catalogue qui ne cache plus les grandes ambitions des modèles coréens sur le Vieux Continent, le Tucson pèche ici face à un C5 mieux pensé, au réseau plus étendu et aux tarifs ateliers plus accessibles aussi.
2. Sur la route :
Suivant les dernières innovations du constructeur en termes de confort, le C5 Aircross dégaine sur la route sa botte secrète, particulièrement pertinente pour ce modèle s’adressant aux familles en quête d’un véhicule facile et agréable à vivre. Avec ses butées hydrauliques progressives, et ses sièges recouverts d’une couche de mousse supplémentaire particulièrement souple, il délivre un niveau de filtration de très haut niveau. Un confort de référence dans la catégorie, même s’il est moins pertinent sur cette version diesel. En effet, les modèles carburant au sans-plomb, plus légers de plus de 100 kg, ont reçu des réglages encore plus souples. Un choix nettement assumé qui vient en revanche amoindrir les capacités dynamiques du SUV aux chevrons. Toujours très stable et plutôt agréable à mener, il affiche en revanche une certaine inertie dans les changements de cap. Rien de dramatique, mais les amateurs de conduite plus directe lui préféreront un Tucson plus vif, à la direction plus consistante et réactive. Pour autant, le coréen, est loin d’être un modèle en la matière. Son amortissement plutôt conciliant annihile rapidement toute conduite trop optimiste. Par ailleurs, son excellent ensemble moteur-boîte est un poil moins performant que celui du C5 Aircross, plus léger de 150 kg… Il se rattrape avec une discrétion appréciable, quand le français peine à camoufler les râles du BlueHDi.
3. A retenir : Nettement plus habitable et presque aussi pratique qu’un monospace, le C5 Aircross renferme un esprit futé dans un écrin à la fois ludique et moderne. Il brille également sur la route grâce à un excellent niveau de confort et un moteur suffisamment performant et sobre. Et même dans une finition richement dotée, il est plus accessible qu’un Tucson méconnu chez nous. Le coréen souffre ici de la comparaison. Déjà 4 ans au compteur et malgré un récent restylage, il ne peut combattre face à un C5 Aircross, pertinent, et qui saura convaincre son public.
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