La citadine la plus vendue en Europe s’apprête à faire son grand retour. Revisitée de fond en comble, la nouvelle Renault Clio se confronte aujourd’hui à l’une de ses compatriotes, la Citroën C3. La stratégie de montée en gamme initiée par Renault va-t-elle payer ? Malgré son âge avancé et ses défauts, l’actuelle Clio reste la voiture la plus vendue de son segment en France mais aussi en Europe où elle domine les Volkswagen Polo et Ford Fiesta. Pour ne pas se priver d’une moyenne annuelle de 300 000 ventes sur le Vieux Continent, Renault a fait le choix de de ne pas bouleverser le design de sa remplaçante. La Clio 5, reprend donc tout ce qui plaît aux clients, à savoir des formes arrondies, des hanches larges et une silhouette de coupé avec des poignées incrustées à l’arrière. À ces éléments, l’équipe de Laurens van den Acker a ajouté les nouveaux signes distinctifs de la famille Renault comme les feux avant en crochet, la calandre plus ouverte et le capot nervuré. Cette stratégie conservatrice est similaire à celle des marques allemandes qui installent le design de leurs modèles sur la durée.
Autrement dit tout l’inverse de la Citroën C3 dont le look est l’un des plus originaux du marché. La française aux lignes arrondies se démarque par une fine signature lumineuse à deux étages, des arches de roues en plastique brut et son très fort niveau de personnalisation, quasi-inexistant au catalogue de la nouvelle Clio. Ici, vous pouvez mixer les teintes de carrosserie, du toit, des coques de rétroviseurs à travers 36 combinaisons. La C3 reconduit les fameux airbumps, des protections de portière à vocation purement cosmétique. Cette audace paye, puisque près de 200 000 Européens ont craqué pour sa bouille joviale en 2018. La Citroën C3, moins récente endosse le rôle d’outsider dans ce match statique puisqu’elle pointe à la 8ème place des voitures les plus vendues de sa catégorie.
Moins audacieuse en dehors, la Clio 5 est en revanche bien plus entreprenante à bord. Pointée du doigt pour la qualité et l’aménagement de son habitacle, la citadine a revu ce dernier du tout au tout. Le conducteur se retrouve désormais face à une planche de bord asymétrique, à deux étages, dont la partie basse propose plusieurs coloris. Les matériaux au contact de l’occupant sont souples et de très bonne qualité. Tout l’inverse de ce que propose la C3 dont le cockpit et les contreportes sont envahis de plastiques durs. C’est vraisemblablement le plus gros défaut de la citadine des chevrons car l’ambiance à bord est très plaisante et bien plus originale que le reste des productions automobiles. Le système multimédia est devenu un équipement incontournable. Renault était l’un des plus en retard dans ce domaine avec une télématique vieillotte et un système d’exploitation truffé de bugs. Pour cette nouvelle génération, la marque a fait table rase et dote son modèle d’une tablette dans le coup. Elle s’appelle Easylink, mesure 7’’ dans la finition « Intens » et 10'' en finition haut de gamme "RS Line" et bénéficie de tous les services connectés. Ici, le logiciel d'exploitation permet d'afficher plusieurs applications simultanément tout en gardant un accès direct à la navigation.
Renault revient dans la course et devance ici le système de PSA embarqué par la C3. Ce dernier propose pratiquement les mêmes fonctionnalités, un écran de même taille, mais son utilisation est plus lente et les graphismes bien moins soignés. Toutefois, le système du groupe Volkswagen conserve une longueur d’avance sur les français. Et justement, comme les modèles du groupe Volkswagen (Polo, Seat Ibiza ou encore Audi A1), la Clio proposera une instrumentation 100% numérique sur les finitions hautes alors que la C3 doit se contenter d’une partiellement numérique. L’ergonomie est aussi mieux pensée à bord de la Clio. L’écran est positionné plus haut que celui de la C3, donc plus près du regard, et le levier de vitesse davantage surélevé tombe mieux sous la main. Enfin, pour régler la température et la ventilation, la commande s’effectue via des boutons physiques à bord de la Clio alors que la C3 impose d’entrer dans un sous-menu du système multimédia.
Le design n’a pas été le seul axe d’amélioration puisque, malgré des cotes en léger retrait, la Clio s’avère plus habitable. Les ingénieurs ont compacté tous les éléments qui entravent l’espace aux jambes (dossiers de sièges, habillage de colonne de direction, boîte à gants, etc.) pour optimiser le rapport encombrement/habitabilité. La Clio surpasse la C3 notamment aux places arrière où la différence est frappante. Renault a travaillé également sur la banquette arrière, dont l’assise et le dossier sont bien moins garnis que ceux de la C3. Le confort : un domaine totalement maîtrisé par Citroën qui domine toujours Renault par le moelleux de ses sièges. Ils sont aussi plus larges que ceux de la Clio.
Longtemps positionnée comme l’une des meilleures du marché en matière de tac au tac sur chaque emplacement : porte-gobelets, vastes bacs de portières, emplacement pour smartphone, etc. Mais pour ce qui est du volume de coffre, impossible de rivaliser puisque la Clio signe tout simplement le nouveau record de la catégorie avec 391 litres, soit près de 100 litres de plus que la Citroën ! (300 litres). Les deux modèles bénéficient d’une modularité classique avec une banquette rabattable 2/3- 1/3 mais la Clio s’illustre par la présence d’un plancher modulable à deux étages qui autorise un plancher plat.
En matière d’aides à la conduite, les deux françaises se talonnent à finition équivalente. Toutefois, chez Renault, les finitions hautes pourront bénéficier dès la fin de l’année 2019 d’un système de conduite autonome de niveau 2 qui gère les gaz, la direction et les freins dans les bouchons et jusqu’à 160 km/h. Pour la C3, il faudra patienter au mieux jusqu’au restylage (2020), au pire jusque la prochaine génération (probablement en 2023). La Clio s’illustre également par son offre de motorisation hybride de 130 ch, baptisée e-tech, disponible dès 2020. Elle associe un 4 cylindres essence (1.6 atmosphérique, d’origine Nissan) et deux moteurs électriques. Selon Renault, elle permettra de rouler dans 80% des cas avec une électrification. La C3 ne possède à ce jour que des motorisations thermiques classiques. Gageons que sa remplaçante devrait proposer comme la nouvelle Peugeot 208 une version 100% électrique.
Renault et Citroën proposent sensiblement les mêmes motorisations avec une offre très orientée vers l’essence. Renault mixe davantage son offre en laissant le choix entre des 3 cylindres et des 4 cylindres dont les puissances oscillent entre 65 et 130 ch alors que Citroën concentre son offre sur le 3 cylindres (Puretech 82 et Puretech 110), compatible avec la boîte de vitesses EAT6. En diesel, la Clio proposera son 4 cylindres BluedCi en deux niveaux de puissance (85 et 115 ch) quand la C3 limite son offre au BlueHdi 100.
Victoire de la Clio
La nouvelle Clio remporte sa première confrontation. La citadine du losange présente un intérieur plus qualitatif, des volumes supérieurs et une technologie plus moderne que la Citroën C3. Les tarifs pratiqués restent en plus cohérents et dans la moyenne du marché à équipement équivalent. La C3 est toujours un morceau de choix sur le marché disputé des citadines, mais elle accuse 3 ans de plus. Le modèle des chevrons sert donc de sparing partner avant le vrai duel qui opposera la Clio à sa cousine, la nouvelle Peugeot 208, à la rentrée.
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Exactement, améliorer la finition serait un plus indéniable.
Quelques couleurs de toit différentes sinon pour le coffre il y a la C4 cactus qui est a mon avis plus une C3 qu'une C4