Pas facile pour un designer de dessiner un objet dynamique de seulement 2,50 m ! « Je n’avais jamais dessiné de véhicule aussi petit ! Dans ce projet, c’est évidemment plus une approche de design que de style qui a prévalu. C’est une démarche qui n’est pas pour autant perturbante. »
Le risque, c’est de tomber dans la caricature de la boîte à roulettes ? « Dessiner AMI ONE, c’est d’abord concevoir un véhicule volumique à l’intérieur. C’est aussi implanter les quatre roues aux quatre coins. Ce qu’il faut réussir avec ces fondamentaux, c’est quelque chose de beau avec des rondeurs et de jolis galbes. »
L’idée des pièces de carrosserie communes est intervenue dès le lancement du projet ? « Oui, dès le départ et même dès le stade de la compétition entre les designers en interne. C’est complexe, d’autant que ces pièces ne sont pas symétriques mais identiques ! »
Concrètement, quelle gymnastique cela impose pour arriver à ce résultat ? « Il faut trouver un certain nombre d’astuces. Mais ce n’était pas gagné car tout est question d’équilibre pour définir les bons galbes, les bonnes lignes et faire en sorte que ces pièces identiques ne se remarquent finalement pas. Dès que nous bougions une ligne, il fallait tout de suite voir avec le modeleur 3D sur écran si cet équilibre n’était pas rompu. Pas si simple. »
Quel fut le point le plus complexe dans cette élaboration ? « Il fallait toujours rester vigilant pour faire fonctionner cette symétrie avant/arrière et gauche/droite. Cela nécessite des ajustages assez fins. Tout ceci réalisé en 3D puisqu’il n’y a pas eu de maquette échelle 1, juste des volumes pour travailler les proportions et aussi le dessin des feux. On a obtenu quelque chose d’attrayant et de sympathique. Il faut dire que j’ai travaillé avec un expert du modelage 3D, Francesco Brandi, un type talentueux, volontaire. Un bonheur d’avoir bossé avec lui. »
Il n’y a pas eu de maquette en Clay de validation ? « Non, c’est un ‘process’ 100% numérique avec seulement deux fraisages polystyrène qui ont permis de régler les proportions. Puis on a affiné les volumes en 3D. Il n’y a pas eu d’intervention de modeleurs ‘physiques‘ sur une maquette Clay. »
Finalement, AMI ONE génère un dynamisme dans son volume pourtant hyper compact. Comment l’expliquez-vous ? C’est cet équilibre dont je parlais mais aussi d’autres astuces comme d’avoir positionné les feux arrière plus haut que les optiques avant. »
Gagner le « concours » pour réaliser un concept-car ne fait-il pas rêver le designer à plus encore, comme voir son bébé arriver sur le marché ? « Ce peut être une motivation supplémentaire, mais de manière générale, ces véhicules d’études restent à l’état de concepts très enrichissants pour la marque. »
Source : http://lignesauto.fr/?p=7915
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