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Photo du rédacteurJérémy

[Dans le rétro] Citroën Évasion : une réponse réussie au Renault Espace



Le Citroën Évasion lors de sa sortie en 1994

Dans les années 80, PSA Peugeot Citroën rate l’opportunité de lancer un monospace en rejetant le projet P16 de Matra, laissant ce dernier se concrétiser chez Renault sous le nom de l'Espace. Il faudra attendre le début des années 90 pour voir PSA entrer dans la course avec la création de Sevel Nord en partenariat avec Fiat, visant à produire un monospace partagé entre quatre marques : Peugeot, Citroën, Fiat et Lancia. L’objectif était clair : s’imposer sur un marché désormais mature et concurrentiel, initié et dominé par l'Espace de Renault. Pragmatiques, PSA et Fiat imaginent un véhicule modulaire, pratique et décliné en versions utilitaires. Chez Citroën, le modèle s'appelle Évasion, évoquant les fameux breaks CX et BX, tandis que chez Peugeot, il est baptisé 806.



Pour comprendre l’histoire de l’Évasion et du 806, il faut remonter à la fin des années 1970. PSA, après avoir acquis Chrysler Europe en 1978, devient propriétaire de 45 % de Matra Automobiles. Philippe Guédon, à la tête de Matra, propose alors un projet de monospace basé sur une Talbot Solara. Malgré un accueil favorable initial, les difficultés financières poussent PSA à abandonner le projet en 1982. Renault, voyant l’opportunité, s'empare du concept et lance l’Espace en 1984. Le succès lent mais progressif de l’Espace force PSA à reconsidérer sa position. Avec une situation financière stabilisée grâce aux succès de la Citroën BX et de la Peugeot 205, PSA est prêt à retenter l'aventure du monospace, cette fois en s'associant avec Fiat pour minimiser les risques financiers et techniques.



Sevel Nord et la montée en puissance de l'Évasion

En 1989, la société Sevel Nord est créée pour produire le nouveau monospace dans l’ancienne usine Simca d’Hordain. Les travaux débutent en 1990, et en 1994, les modèles Citroën Évasion, Peugeot 806, Fiat Ulysse et Lancia Zeta voient le jour. Chacune de ces voitures partage une silhouette commune, simple et carrée, mais avec quelques variations stylistiques pour distinguer les marques. L'accent est mis sur la modularité : un plancher plat, des sièges amovibles pouvant accueillir jusqu'à 8 passagers et une capacité de chargement impressionnante, surpassant même certains breaks Volvo.


La commercialisation de du Citroën Évasion commence avec des moteurs essence : un 2.0 litres de 123 chevaux et un turbo de 150 chevaux, directement concurrents des moteurs de l’Espace II. Les prix sont agressivement alignés avec ceux de Renault, mais PSA propose des versions haut de gamme moins chères que les modèles équivalents de l’Espace. En 1995, des motorisations diesel sont ajoutées, et en 1996, la gamme essence s’enrichit d’un 1.8 litres de 98 chevaux. En 1999, les modèles reçoivent un restylage et de nouveaux moteurs plus puissants, notamment un 2.0 litres HDI pour les diesels.

Les débuts du Citroën Évasion sont prometteurs malgré une concurrence accrue qui, en 1995, se renforce avec l'arrivée du trio Ford Galaxy, Volkswagen Sharan et Seat Alhambra, mais PSA et Fiat réussissent à se démarquer grâce à des séries spéciales attractives et à des versions utilitaires très populaires comme le Citroën Jumpy, le Peugeot Expert et le Fiat Scudo. La production des modèles se stabilise avec des ventes annuelles oscillant entre 20 000 et 30 000 unités pour le 806 et entre 12 000 et 20 000 pour l’Évasion, rivalisant directement avec l'Espace.


L’intelligence du projet PSA/Fiat réside dans sa capacité à amortir les coûts de développement et de production grâce aux versions utilitaires. Ce partenariat permet à PSA de rattraper son retard sur le marché des monospaces, avec des véhicules pratiques, fiables et appréciés pour leurs qualités routières. En 2002, la production s'interrompt après 443 048 unités fabriquées dont 121 700 Citroën Évasion et 168 082 Peugeot 806. La saga monospace continue pour PSA avec le lancement des Citroën C8 et Peugeot 807, une nouvelle génération de véhicules plus sophistiqués et toujours aussi modulaires. Le succès de l’Évasion démontre la capacité de Citroën à innover et à s’adapter aux évolutions du marché automobile.

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6 commentaires


Fun Gecko
Fun Gecko
16 août

Je ne sais pas si le groupe PSA de l'époque croyait vraiment au véhicule. 806, Evasion, Zeta et Ulysse se ressemblaient trop. Que dire du restylage du Citroën qui l'a fait passer encore davantage pour un Peugeot de seconde main? Et la fiabilité n'était pas suffisamment au rendez-vous pour contrer les Renault Espace ou Chrysler Voyager... Volkswagen, Seat et Ford s'étaient associés bien plus efficacement...

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En réponse à

Personnellement, je trouvais qu'ils ressemblaient beaucoup trop aux utilitaires Jumpy, Partner et Scudo ou aux paniers à salades de la police avec un tarif pourtant très supérieur

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Rx Soarer
Rx Soarer
16 août

A noter que la conception carrosserie etait le fait de Fiat groupe et la base mecanique celle de PSA.

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mkchevre
mkchevre
16 août

Il me plaisait bien, cet Evasion, surtout avant son restylage. Il était paraît-il plus confortable que son successeur C8, malgré son essieu arrière rigide archaïque (l'Espace avait quatre roues indépendantes). Et son instrumentation était au centre de la jante du volant, bien plus cohérente qu'au centre du tableau de bord.

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Rx Soarer
Rx Soarer
16 août
En réponse à

L'evasion n'a jamais eu d'essieu rigide à l'arriere . Un essieu de torsion ....comme tellement de vehicules actuels. Et la C8 reprenait la meme plateforme. Par ailleurs l'Espace avait bien un essieu de torsion aussi à l'arriere. Comme quoi

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jm.agnel
16 août

Je ne crois pas que ce monospace laissera un souvenir ému niveau style, tant il était en deçà de celui innovant du Renault Espace. En revanche, son aspect cubique profitait au volume et à sa praticité. Ayant eu l'occasion de voyager avec le peu puissant 1.9 turbo diesel, il était confortable, une vraie machine à rouler. Sous le label Lancia, il se permettait même une petite touche de luxe.

Son successeur, était en revanche le plus réussi de la bande, et certains l'utilisent encore, l'usant jusqu'à la corde pour transporter leur "troupe".

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