Citroën C5 X : quel avenir pour la doyenne de la gamme ?
- Jérémy
- il y a 2 jours
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L'année 2025 marque un tournant pour la gamme Citroën, avec une vague de renouvellements et de lancements récents, notamment les nouvelles C3 et C3 Aircross, suivies par le restylage des C4 et C4 X et l'arrivée attendue du futur C5 Aircross, la marque aux chevrons affiche un dynamisme certain. Dans ce paysage rajeuni, une voiture se distinguera bientôt par son ancienneté relative : la C5 X. Lancée en 2021, la grande berline, vaisseau amiral de Citroën, deviendra la voiture la plus âgée du catalogue. Alors qu'aucun restylage de mi-carrière ne semble programmé et que son remplacement n'est pas à l'ordre du jour, une question se pose : comment Citroën compte-t-elle maintenir l'attractivité de sa grande routière jusqu'à la fin de son cycle de vie ? Entre défis commerciaux et évolutions mécaniques, l'avenir de la C5 X s'annonce complexe.
Un positionnement audacieux mais une carrière commerciale en demi-teinte
La Citroën C5 X n'a jamais été une voiture consensuelle, et sa carrière est à l'image de son concept : un sujet de discussion animé parmi les observateurs et les passionnés. Il faut dire que son lancement constituait un pari audacieux de la part de Citroën. Arriver en 2021 sur le segment D des grandes berlines et breaks généralistes, un marché en perte de vitesse depuis des années, cannibalisé d'un côté par l'attrait croissant des SUV du segment C (souvent aussi habitables et plus tendances) et de l'autre par la domination des marques premium allemandes, relevait presque de la gageure.
Nombreux sont les constructeurs généralistes à avoir jeté l'éponge sur ce segment (Ford Mondeo, Opel Insignia, Renault Talisman...). Saluons donc le courage de Citroën d'avoir non seulement persisté, mais d'avoir proposé une interprétation unique et décalée, mélangeant les codes de la berline, du break et du SUV. Cette originalité, couplée à un confort souverain grâce aux suspensions Advanced Comfort et aux sièges du même nom, ainsi qu'à une habitabilité généreuse, constitue l'ADN de cette voiture attachante. Cependant, l'audace ne suffit pas toujours à garantir le succès commercial. Force est de constater que les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes espérées pour un vaisseau amiral. Avec seulement 4 296 unités écoulées en Europe en 2024, les ventes de la C5 X accusent un repli significatif de 64% par rapport à l'année précédente. On pourrait longuement analyser les raisons de cette désaffection (contexte économique, concurrence féroce, image de marque, positionnement tarifaire, production en Chine ?), mais les chiffres sont là et témoignent d'une trajectoire commerciale difficile.
Les atouts intrinsèques d'une grande routière unique
Malgré ces vents contraires, il serait injuste de ne pas reconnaître les qualités intrinsèques de la C5 X. Elle incarne une vision moderne du confort et du voyage selon Citroën. Son design extérieur, clivant pour certains, ne laisse personne indifférent et lui confère une présence statutaire sans agressivité. À l'intérieur, l'espace abonde, tant pour les passagers avant qu'arrière, et le coffre (particulièrement généreux) répond présent pour les départs en vacances.
La technologie n'est pas en reste, avec un système d'infodivertissement moderne sur écran tactile, un affichage tête haute efficace et une panoplie complète d'aides à la conduite. Mais c'est surtout sur la route que la C5 X révèle sa véritable nature : celle d'une grande routière avaleuse de kilomètres dans un silence et une douceur remarquables. Les suspensions à butées hydrauliques progressives filtrent les imperfections de la chaussée avec une maestria rare sur le marché, offrant un effet "tapis volant" cher à la marque, sans pour autant sacrifier la tenue de route, qui reste sûre et sereine en toutes circonstances. Ces qualités, reconnues par la presse spécialisée et appréciées de ses propriétaires, constituent une base solide sur laquelle Citroën pourrait s'appuyer.
Vers une gamme simplifiée... puis renouvelée ?
Face à ce contexte commercial délicat et en l'absence de refonte esthétique, Citroën pourrait jouer sur un autre levier pour tenter de relancer l'intérêt : la gamme de motorisations. Dans les prochaines semaines, une première évolution majeure est attendue avec la simplification de l'offre hybride rechargeable. Les versions PHEV 180 et PHEV 225 devraient ainsi quitter le catalogue. Cette décision, probablement dictée par des logiques de rationalisation industrielle et peut-être par les performances commerciales de ces versions, laissera, dans un premier temps, seule la motorisation hybride 145 chevaux pour séduire les clients en quête d'électrification.
Cependant, cette situation ne devrait être que transitoire. La C5 X devrait logiquement bénéficier de la nouvelle chaîne de traction hybride rechargeable de 195 chevaux développée par Stellantis. Cette motorisation, qui associe un moteur thermique optimisé à une nouvelle batterie de plus grande capacité et à un moteur électrique plus efficient, est appelée à remplacer les anciennes versions 180 et 225 sur de nombreux modèles du groupe (Peugeot 3008/5008, C5 Aircross...). Son arrivée sous le capot de la C5 X apporterait un double avantage : une puissance combinée confortable de 195 ch et, surtout, une autonomie en mode 100% électrique significativement améliorée, dépassant potentiellement les 80 voire 90 kilomètres (WLTP). Couplée à l'aérodynamisme soigné et à la masse relativement contenue de la C5 X, cette nouvelle motorisation pourrait offrir une efficience remarquable et redonner un argument de poids à la grande Citroën sur le marché des flottes et auprès des particuliers soucieux de leur consommation et de leur empreinte carbone.
Une fin de carrière sous le signe de la complexité
"Difficile" est sans doute le mot qui résume le mieux la carrière de la Citroën C5 X jusqu'à présent, et probablement jusqu'à sa fin. Née sur un segment en déclin, elle doit composer avec une concurrence féroce et un marché qui plébiscite d'autres silhouettes. Son positionnement original, bien que fidèle à l'esprit d'innovation de Citroën, semble également en légère contradiction avec la stratégie récente de la marque visant à se recentrer sur des modèles plus accessibles et populaires, incarnée par la nouvelle C3.
Ajoutons à cela une production délocalisée en Chine, une première pour un modèle Citroën vendu en Europe, qui a pu soulever des questions logistiques ou d'image pour certains clients, bien que la qualité de fabrication soit globalement reconnue. Avec la confirmation par la marque qu'elle ne sera pas directement remplacée et l'absence de restylage visible à l'horizon, la C5 X aborde la seconde partie de sa vie commerciale sans les atouts habituels pour se relancer.
Néanmoins, tout n'est pas sombre. L'arrivée attendue de la nouvelle motorisation hybride rechargeable 195 ch, plus performante et surtout plus efficiente en électrique, est une carte intéressante à jouer. Elle pourrait permettre de remettre un peu de lumière sur ce modèle qui ne manque pas de qualités et qui reste, malgré ses défis commerciaux, l'une des propositions les plus confortables et originales de sa catégorie. Pour les amateurs de grandes routières différentes et statutaires, la C5 X conserve un charme indéniable, celui d'une Citroën audacieuse et réussie, même si son parcours restera sans doute celui d'une incomprise sur un marché en pleine mutation. L'optimisme reste donc mesuré, mais l'espoir d'un dernier chapitre plus serein grâce à la technologie hybride est permis.
Quels sont les chiffres de vente en Chine ? Est-ce que le nouveau C5 Aircross sera vendu en Chine ? Sinon, ce serait la fin de Citroën là-bas et de la C5 X. Notons que les dirigeants de la marque présente la C5 Aircross comme le sommet de la gamme et ne parle plus de la C5 X
La C5 X a suffisamment de qualités pour convaincre un plus grand nombre d'acheteurs (y compris les conducteurs de Citroën de longue date) et pourtant elle ne parvient pas à atteindre des chiffres de vente plus élevés. Cela est dû en partie à l'évolution du marché (moins de berlines, plus de SUV) mais aussi à la manière dont la voiture est commercialisée, ou plutôt ignorée, par Citroën. En tant que successeur du C5 X7, il a été lancé bien trop tard et, une fois sur le marché, il n'a guère fait l'objet de publicité.
Ici, aux Pays-Bas, ils sont malheureusement aussi très rares, bien que les critiques des journalistes et des utilisateurs soient presque sans exception (très) bonnes.
J'ai conduit…
C'était sans doute couru d'avance qu'une telle voiture ne ferait pas de gros chiffres, cela dit je m'interroge sur la pertinence de commercialiser une voiture sans réel soutien de la marque pour la vendre chez nous, comme l'expliquent pratiquement tous les commentaires ici.
L'annonce de son non-remplacement n'aidera clairement pas le réseau à l'écouler. Difficile de promouvoir une voiture qu'on ne pourra pas remplacer pour les clients qui sauteront le pas, et qui sera également sujette à belle décote, la marque reconnaissant elle-même que ce genre de véhicule ne serait plus digne d'intérêt. Petite consolation ceci dit, il y aura sans doute des affaires à réaliser car il sera plus simple de négocier son prix que celui du C5 Aircross…
J'avais retravaillé son lifting, mais dommage, il semble qu'elle n'en aura pas !!
Merci Jeremy pour cette bonne analyse ainsi que le commentaire de Mr Agnel
1 Un réseau de vente non motivé ….aucune voiture en démo …. Bref on aurait dit
Une arrivée cachée ( sous le manteau) un voiture presqu invisible
2 l arrivée ds les pattes de la 408….avec une force ciale
3 motorisations….. des trous ds la raquette .. bcp de gens habitent en immeuble
Pas de prise pour recharger
4 fabrication en chine . Pourquoi pas à Rennes ? Comme les Bx Xm Xantia C5 C6
Ou alors c était pour le marché Asiatique. Ou pour diminuer les coûts de production
Bref. A mon avis une grosse erreur de marketing.
5 il est vrai que le marché d…