Crossover urbain hier, berline compacte aujourd’hui, la C4 Cactus a perdu de son piquant. Plus qu’un restylage, il bénéficie d'une métamorphose. Qui met les bouchées doubles sur le confort.
Il faut bousculer un peu la C4 Cactus restylée, la lancer sur une chaussée déformée ou dans une courbe serrée, pour éprouver tout le potentiel de ses suspensions avec butées hydrauliques progressives. Leur efficacité est encore plus manifeste avec, sous le capot, le moteur PureTech 110 chevaux associé à la boîte automatique six rapports EAT6 qui lisse la conduite. On est ici proche de l’effet « tapis volant » de la suspension hydropneumatique, avatar de la version oléopneumatique de la mythique DS, que Citroën a décidé d’abandonner l’an passé. Vingt brevets ont été déposés pour protéger cette nouvelle technologie promise à terme à l’ensemble de sa gamme dont le renouvellement a été initié il y a trois ans. Avec elle, la marque aux chevrons entend entretenir la légende, celle d’une marque réputée depuis près d’un siècle pour son confort de suspension.
Difficile de parler d’un véhicule bien né pour la C4 Cactus commercialisée en 2014. Si elle promettait d’être une voiture « essentielle » et de « bouleverser les codes automobiles », elle a surtout déboussolé la clientèle. Avec ses protections latérales déformables baptisées Airbumps, avec ses barres de toit lui donnant une allure de baroudeuse, avec sa garde au sol rehaussé, avec sa banquette arrière rabattable en un seul bloc, avec - choix curieux dans le monde automobile d’aujourd’hui - des équipements minimalistes en matière d’aides à la conduite, elle a rencontré un succès mitigé dans les concessions (270 000 exemplaires écoulés à ce jour). Et a poussé ses designers à revoir leur copie (presque) de A à Z lors de son restylage (90% des pièces de carrosserie sont nouvelles).
Deux voitures en une
Les imposants Airbumps ont disparu au profit d’une protection plus discrète, en plastique dur, nichée au bas des portières. A l’arrière, la protection horizontale sur le hayon s’est elle aussi fait la malle et les optiques, plus technologiques, se sont converties aux LED. La face avant a encore été élargie et les projecteurs, soulignés par des inserts noir brillant, ont été affinés. La C4 Cactus deuxième génération, dont les essais presse viennent de se dérouler dans le Luberon, embarque jusqu’à douze aides à la conduite. Six sont dévolues à la sécurité (freinage automatique d’urgence, alerte de franchissement involontaire de ligne, alerte attention conducteur…).
L’offensive en matière de confort se décline également au niveau des assises avec, à l’avant, des sièges utilisant une mousse haute densité (+15 mm en épaisseur), et au niveau de l’insonorisation avec des vitres épaissies et une cloison moteur/habitacle plus étanche. Si, pour la marque aux chevrons, la C4 Cactus restylée traduit ses efforts de montée en gamme, les plastiques restent très présents dans l’habitacle, la bonne équation économique de cette nouvelle version n’ayant pas permis de les réduire. On peut encore regretter l’absence d’un système pour occulter le toit panoramique en verre et d’une poignée de maintien, au-dessus de la vitre du passager avant, que l’on saisit, en un réflexe quasi naturel, dans les virages en lacets.
Avec sa C4 Cactus II au style nettement mois piquant et plus consensuel, Citroën fait d’une pierre trois coups : métamorphoser sa devancière trop décalée par rapport aux attentes de la clientèle, remplacer la vieillissante berline C4 et initier en Europe le programme « Citroën Advanced Comfort ».
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