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Photo du rédacteurJérémy

C4 Cactus : Assagi mais décalé sur le segment des compactes



Profondément remaniée, la C4 Cactus, désormais berline, va remplacer sur le segment C la C4, qui disparait en mai prochain. Va-t-on assister à la renaissance d'un phénix ?

En vente automobile, 1+1 fait rarement 2. C’est pourtant ce que va tenter Citroën en remplaçant la C4 et le C4 Cactus par une profonde remise à plat de ce dernier. Un pari osé ? Oui, d’autant plus que le C4 Cactus n’a jamais rencontre le succès escompté. Issu du concept C-Cactus, dévoilé initialement en 2007, il a été commercialisé en 2014. À l’époque, Citroën l’avait présenté comme un véhicule « Essentiel » : le concept était de produire une voiture dotée d’un style facilement identifiable qui « offrait également un niveau de sécurité sans compromis », dixit la marque et surtout, une voiture légère pour une plus grande optimisation des consommations. On ne parlait pas officiellement de low cost, mais Dacia était clairement dans le viseur de Citroën. Résultat, si le C4 Cactus s’est fait remarquer en étant la voiture la plus légère du segment C (environ 1000 kg, soit près de 200 kg de moins que la concurrence), et surtout par ses airbumps, des coussins d’air collés sur les portes pour protéger la carrosserie, il a malheureusement eu à pâtir de partis pris, comme une banquette arrière monobloc ou des vitres arrière qui ne s’ouvraient pas, sans oublier des tarifs qui n’étaient pas vraiment « essentiels ». Des choix qui ont clairement compliqués sa carrière.

Une voiture clivante En trois ans de commercialisation, le C4 Cactus ne s’est vendu qu’à 270 000 exemplaires en Europe. Pire. En France, il n’a jamais réussi à détrôner la C4 qui a toujours été devant (voir chiffres en bas de l'article). « La France est un marché à part, relativise Pierre-Yves Couineau, responsable produit chez Citroën. En Europe, en 2017, il s’est vendu 60 000 C4 Cactus contre 37 000 C4, qui, il est vrai, est en fin de vie ». Il n’empêche. En 2016, la C4 représentait 1,1 % de part de marché en Europe, en pointant à la 19e place tout modèle confondu alors que le C4 Cactus, à la 24e place, n’affichait que 0,5 % de pénétration (chiffres CCFA). La raison de ce désamour ? « Grâce à ses airbumps, le C4 Cactus a tout de suite bénéficié d’une très grande notoriété, répond Nicolas Rolland, à la direction du Commerce France. C’est aussi ce qui l’a desservi. Ça plait ou ça ne plait pas. Certains choix, comme la banquette monobloc, ont aussi, avec le recul, probablement pesé sur sa commercialisation, même si nous avons très vite corrigé le tir. »

« Cette voiture a toujours été clivante. Même en interne », reconnait Pierre-Yves Couineau. Elle a permis néanmoins de faire venir de nouveaux clients chez Citroën, séduits par le style de la voiture, mais « cela a été un feu de paille », constatent plusieurs concessionnaires interrogés.

Avec cette nouvelle génération, Citroën a tiré les leçons du passé et a corrigé le tir. Les airbumps sont désormais beaucoup plus discrets, relégués dans la partie basse des portières afin de les protéger des chocs des bornes en béton qui pullulent dans les centres villes, « ce qui permet d’améliorer le TCO », indique Pierre-Yves Couineau, et les barres de toits ont disparu. « 90 % des pièces de carrosserie sont inédites », poursuit Nicolas Rolland.

Une offre unique sur le segment C Ce très profond remaniement stylistique a surtout pour but de rendre le C4 Cactus plus berline qu’il ne l’était. Après huit ans de commercialisation et une carrière assez honorable, la C4 va en effet disparaitre en mai prochain, remplacée par le C4 Cactus qui au passage, subtilité de la langue française, passe au féminin. Elle devient donc la seule offre du Chevron sur le segment C, qui représente un tiers des ventes en France et en Europe.

Longue de 4,17 m, elle devient la plus petite voiture du segment (contre 4,33 m pour la C4), « mais elle affiche le même empattement, à savoir 2,60 m et un volume de coffre de 354 litres qui l’a place au même niveau qu’une Ford Focus », note Nicolas Rolland. Grâce à un poids plume de 1000 kg, ses blocs essence affichent les consommations parmi les meilleures du marché et elle dispose des suspensions à butée hydraulique, une offre unique sur le marché et d’une nouvelle conception des sièges qui rend la voiture très typée confort, en adéquation avec la nouvelle politique des Chevrons, « Citroën Advanced Comfort ».

90 000 C4 Cactus escomptées en Europe Cela suffira-t-il à séduire les clients ? En France, l’année dernière, la moitié des clients du C4 Cactus étaient des particuliers « avec un fort taux de finitions supérieures », précise Nicolas Rolland, 12 % des loueurs courte durée et près de 20 % des immatriculations étaient des véhicules de démonstration, le reste étant représenté par les ventes à société. Lorsque l’on sait que le marché des flottes représente environ une vente sur deux sur le segment C, la C4 Cactus va devoir convaincre. D’autant plus que le marché des berlines est détenu par des modèles au style très classique comme la VW Golf ou la Peugeot 308 et que le segment est grignoté inexorablement par les SUV qui représentent désormais en Europe 35 % de part de marché, contre 32 % pour les berlines. Citroën a pour ambition de commercialiser environ 90 000 C4 Cactus sur le marché européen sur une année pleine, ce qui correspond peu ou prou aux ventes des C4 et C4 Cactus additionnées en 2017.

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