Lors de l’assemblée générale du groupe PSA ce mardi, Carlos Tavares a pour la première fois annoncé que des projets hydrogènes étaient à l’étude et promis du concret "dès l’année prochaine".
L’arrivée d’Opel au sein du groupe et les compétences acquises par ses équipes sur les véhicules à pile à combustible (PAC) ont semble-t-il fait changer la donne sur ce sujet chez PSA. Cette technologie qui ne figurait pas à ce jour dans sa road map (concentrée sur les technologies électriques) et n’est pas citée une seule fois dans le document de référence 2017 a été évoquée par Carlos Tavares en réponse à une question d’un actionnaire lors de l’assemblée générale ce mardi 24 avril. Pour la première fois, il a annoncé publiquement que son groupe travallait sur le véhicule hydrogène : "La pile à combustible nous y travaillons très activement et vous verrez l’année prochaine des initiatives très visibles de la part de notre groupe. Nous considérons effectivement que la pile à combustible est une technologie très intéressante, très importante", a dit Carlos Tavares. "Ce n’est pas du power point. Vous verrez des choses très concrètes dès l’année prochaine", a-t-il insisté. Il a ajouté : "Je ne vous en dis pas plus car je ne veux pas donner d’informations à mes concurrents".
Cette rapidité de mise en œuvre alors que le sujet était inexistant jusque là vient de l’expérience accumulée par les équipes de Rüsselsheim qui est un centre de compétences pour le groupe pour la mise aux normes américaines, la pile à combustible, le GPL, les aides à la conduite (Adas) et les processus d’optimisation des logiciels.
Empreinte carbone hydrogène contre empreinte carbone électrique Par ailleurs, la conversion du patron de PSA qui ne perd pas une occasion de critiquer l’emballement médiatique et politique sur le tout électrique est somme toute logique. Alors que la qualité environnementale de la fabrication de l'hydrogène fait débat, Carlos Tavares a mis en balance "l’empreinte carbone de la production d’hydrogène" avec "l’empreinte carbone de tout ce qui concerne la production d’électricité, la fabrication et le recyclage des batteries et l’extraction des matières premières rares".
Il a également souligné que l’hydrogène avait l’avantage de pouvoir se recharger en énergie en 3 mn. Ainsi, en attendant que le marché du véhicule électrique soit mature (ce que visiblement il n’attend pas avant longtemps), Tavares a estimé que "pendant tout ce temps là il n’est pas inutile de penser que la pile à combustible pourrait résoudre les problèmes qui restent encore sur la table des ingénieurs et des scientifiques".
S’ajoute à cette conversion soudaine la nécessité de trouver rapidement des alternatives pour pouvoir respecter les règlementations européennes d’après 2021 alors que la baisse de la part des moteurs Diesel rend plus complexe l’atteinte des objectifs d’émission de CO2. On peut y voir aussi un effet Louis Gallois, président du conseil de surveillance de PSA, auteur en 2012 d’un rapport sur la compétitivité de l’industrie française qui considérait que l’hydrogène était "une des avenues du développement pour le véhicule électrique". Il se disait à l'époque "assez perplexe devant les hésitations de l’industrie automobile française concernant la filière hydrogène".
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