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Arnaud Belloni : "Vivatech est complémentaire du Mondial de l'automobile"


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Citroën n’était jamais allé à VivaTech auparavant. Qu’est-ce qui vous a motivé à exposer cette année sur ce salon dédié à la Tech ? Il y a plusieurs raisons à notre venue à VivaTech cette année. Tout d’abord, Citroën est une entreprise française, née en France. Il n’y a aucune raison de succomber à la mode du CES Las Vegas, quand on a la possibilité d’aller dans le plus grand salon Tech européen à Paris. C’est une volonté de rendre hommage à la capacité d’innovation française. Ensuite, nous sommes un acteur majeur de la mobilité depuis 100 ans, puisque nous fêtons notre 100eanniversaire cette année. Or, qui dit mobilité, dit innovation, dit technologie. C’est la deuxième raison pour laquelle nous y sommes. Troisième raison, le groupe PSA est le deuxième groupe français qui dépose le plus de brevets et France, derrière Valéo. Il n’y a pas de raison de laisser le terrain de l’innovation aux start-ups. Nous, les grands acteurs de l’industrie française, devons y être. Enfin, le quatrième point est un point de cœur. Il y a 100 ans nous étions une start-up. Moins de 20 ans plus tard, nous étions devenus le premier constructeur européen. Mais, quelque part, nous restons une start-up au milieu des start-ups…

Qu’avez-vous présenté à VivaTech ? C’était notre première fois, et nous avons décidé de jouer le jeu à fond en présentant un concept-car (19_19) en première mondiale qui représentait la vision extra urbaine de la mobilité : 100% autonome, électrique, révolutionnaire dans son approche stylistique et technologique. On s’est donné les moyens de faire le buzz.

En tant qu'exposant, quelles sont vos impressions sur VivaTech ? Il faut séparer le salon en deux parties distinctes. Les deux premiers jours, nous avons rencontré de nombreux journalistes. Cela nous a apporté une très grande visibilité dans les médias généralistes, mais aussi dans des médias plus spécialisés, économiques et technologiques notamment. Le troisième jour, le salon est ouvert au grand public, avec beaucoup de familles. C’est une population qui a pour ambition de donner une éducation sur le savoir-faire des start-ups françaises. Majoritairement, ces visiteurs ont été fortement impressionnés par les innovations que l’on présentait. Cela participe à la transformation de l’image de la marque. Enfin, j’ai été très impressionné par la fréquentation : plus de 124 000 visiteurs en trois jours, c’est considérable, même si nous sommes très loin du million de visiteurs d’un Mondial de l’automobile. Mais c’était très intéressant car nous étions face à une population que nous n’avons pas l’habitude de toucher.

De nombreux constructeurs automobiles étaient présents. VivaTech est-il en passe de remplacer le Mondial de l’automobile ? Le mondial de l’automobile, c’est un million de visiteurs passionnés d’automobile, qui viennent acheter des véhicules. Lors du dernier Mondial, nous avons vendu plus de 600 voitures sur le stand. Ce n’est pas l’objet de VivaTech.

Mais les deux salons sont complémentaires. A partir du moment où nous avons une vraie nouveauté à offrir, une première mondiale technologique, il faut aller à VivaTech. Plus que pour tout autre salon, il faut être crédible !

Même sans avoir vendu de véhicules, considérez-vous que vous avez fait du business à VivaTech ? Oui, considérablement. Nous avons eu d’énormes retombées médias françaises et internationales sur la présentation de notre prototype 19_19, un concept-car électrique autonome, notamment de la part de médias généralistes. Être passé dans le domaine du grand public est d’ailleurs ce qui fait la force de VivaTech. Nous avons fait la promotion très qualitative de notre groupe, de notre marque, et de la renaissance de notre marque, avec un alignement des planètes parfaites pour l'année à venir : de bons résultats commerciaux en Europe, notre centenaire, et une transformation de notre image reconnue par le public et les médias. Sur le salon, nous avons annoncé notre vision de la mobilité électrique et de la mobilité autonome à court et moyen terme. Tout ceci prépare 2020, année durant laquelle Citroën va lancer à minima deux nouveaux véhicules électriques de classe mondiale.

Votre présence à VivaTech vous a-t-elle permis de rencontrer des start-ups ? Nous avons rencontré de nombreuses start-ups porteuses de projets de tous types, mais il est encore trop tôt pour savoir ce que cela donnera. En revanche, nous sommes nous-même venus avec des start-ups avec lesquelles nous travaillons déjà :

- Boarding Ring, start-up née à Toulouse, qui a développé des lunettes contre le mal des transports, baptisées SEETROËN. - Notre solution de mobilité Free to Move. - La nouvelle solution disruptive de communication avec les journalistes The Citroënist Editorializer, réalisée avec RelaxNews - SAYTROËN, un projet de R&D développé avec Google, pour les assistants vocaux. - START REC, une start-up qui fait le son de Citroën.

Montrer le travail effectué en collaboration avec de jeunes entreprises françaises faisait partie du but de notre venue. Nous considérons que notre travail, en tant que grand groupe français, c’est aussi de servir de « catapulteur » pour ces petites entreprises françaises qui innovent.

Quel bilan tirez-vous de votre venue à VivaTech ? Voyez-vous des axes d’amélioration ? Avec VivaTech, je crois que la France tient une pépite. J’ai été impressionné par l’appétit du grand public pour la technologie. Cela nous a convaincu qu’il fallait continuer à présenter des solutions innovantes très tangibles, très concrètes. L’intérêt, et il faut que cela reste ainsi, c’est que VivaTech est un salon technologique qui rassemble de nombreux secteurs. Notre stand était à côté de ceux de Google, Cisco, Qwant, et Bouygues. Il ne faut surtout pas qu’une industrie prenne le pas sur l’autre, c’est ce mélange qui est intéressant.

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