Alors que l’Union Européenne a décidé d’imposer des quotas stricts d’émissions de CO² brandissant la menace de lourdes amendes, Citroën n’avait pas pris le chemin de l’électrification de sa gamme. C’est chose faite en 2020, 101 ans après la création de la marque, où celle-ci a lancé une vaste offensive dans les véhicules électriques et hybrides lui permettant de se mettre en règle avec les quotas imposés et, ainsi, ne pas pénaliser les résultats du Groupe PSA.

Annoncé dès novembre 2019, la déclinaison hybride du C5 Aircross fut le premier étage de la fusée électrique que Citroën avait prévu en 2020. Cette version hybride rechargeable reprend la chaîne de traction hybride du Groupe PSA dans sa déclinaison la plus petite, Citroën ayant fait le choix de conserver, pour son SUV compact, les trois sièges arrière qui font sa singularité et qui empêchent l’installation d’un second moteur électrique sur le train arrière. Les premières livraisons étaient prévues pour Juin mais la crise du Covid a chamboulé le programme pour, finalement, permettre des livraisons à compter de Septembre. Cette version hybride était particulièrement attendue notamment par les clients professionnels si bien que, dès Septembre, le C5 Aircross hybride a fait son entrée dans le Top 5 des ventes de voitures hybrides jusqu’à occuper la première place en Novembre en France. La version hybride représente déjà 10 % des ventes annuelles de C5 Aircross.

En février 2020, Citroën convoque la presse pour la présentation de celle qui va vite devenir une star. Il faut dire que Citroën renoue avec sa capacité d’innovation en présentant AMI, sa nouvelle solution de mobilité urbaine, que personne n’attendait et que personne n’avait vu venir. C’était sans compter sur la volonté de la marque de sortir des sentiers battus pour proposer une solution radicalement nouvelle et offrant un accès des plus faciles à une mobilité urbaine électrique. Avec un prix de départ à 6 000€ et des tarifs de location dès 19,99€ par mois, l’engouement envers AMI a été immédiat d’autant que la crise sanitaire ont favorisé les transports individuels. Initialement commercialisée le 30 Mars, AMI a dû attendre le 11 mai, jour du déconfinement, pour être disponible à la commande. Sur internet, dans les magasins du groupe Fnac/Darty ou chez la centaine de concession la proposant, c’est un raz de marée qui s’abat sur Citroën qui n’avait pas prévu autant de ventes. Dès Août, AMI dépasse les 1 000 commandes puis rapidement les 2 000 à fin Septembre et s’approche des 3 000 unités, épuisant ainsi plus de 16 % du volume de ventes annuel avec un seul pays. En effet, la crise sanitaire a repoussé la commercialisation d’AMI dans les autres pays européens, celle-ci se faisant dans le premier semestre 2021. AMI arrivera ainsi en Espagne, Italie, Belgique, Allemagne entre autres mais AMI pourrait arriver également au Royaume-Uni voire même au Chili om l’importateur de Citroën souhaite ardemment sa commercialisation.

L’offensive se poursuit dans les véhicules utilitaires où Citroën présente les versions 100 % électriques des Jumper et Jumpy ainsi que celle du monospace 9 places Spacetourer. Si pour le Jumper, l’électrification est confiée à un partenaire extérieure, le Jumpy reçoit, lui, le moteur électrique de PSA soit une puissance de 136 chevaux. Deux batteries sont associées à ce moteur pour deux niveaux d’autonomie permettant jusqu’à 330 kilomètres soit bien plus que les déplacements quotidiens pour ce type de véhicules. Le Jumpy et ses cousins du programme K0 sortent des chaînes de l’usine PSA d’Hordain dans le nord de la France et représente déjà 15% du volume total de production avec 90 unités produites par jour. L’offensive de PSA dans les utilitaires électriques paye puisque le groupe a reçu, tout récemment, le prestigieux prix International Van of the Year. Cette offensive se poursuivra en 2021 avec la présentation du Citroën ë-Berlingo et de ses cousins permettant au groupe PSA de proposer une version électrique sur toute sa gamme de véhicules utilitaires.

C’est le 30 Juin que l’offensive électrique de Citroën en 2020 connaît son apogée avec la présentation de la nouvelle berline compacte de la marque qui est proposée, à la fois, en versions thermiques et électrique. Basée sur la plateforme CMP de PSA, la nouvelle Citroën C4 reçoit la chaîne de traction électrique de ses cousines (Peugeot e2008, DS3 Crossback E-Tense) mais, grâce au travail sur l’aérodynamisme, la Citroën ë-C4 est celle qui offre la meilleure autonomie (350 km) alors même que c’est la plus grande voiture construite sur cette base.

L’absence de bruits et de vibrations mécaniques couplé à l’excellent confort de base de la nouvelle C4 font d’elle une des berlines les plus agréables à vivre et à conduire avec un niveau de confort largement au dessus de ses concurrentes. Cette proposition 100 % électrique, unique sur le segment des berlines compactes, permet à Citroën d’être fidèle à sa stratégie de rendre accessible les véhicules électriques puisque la nouvelle C4 dans sa version électrique est disponible, une fois le bonus déduit, au tarif de la version diesel équivalente. La nouvelle C4 électrique est fabriquée, comme les versions thermiques, sur les chaînes de l’usine PSA de Madrid où elle représente 15 % des volumes totaux et pourrait atteindre 20 %.

Avec six véhicules électrifiés en 2020, Citroën a rattrapé le retard qu’elle pouvait connaître sur ce type de voitures participant ainsi à la réussite du Groupe PSA qui est le seul groupe à passer sous la barre des 100 grammes de CO2 en Europe sur les dix premiers mois de l’année, sans compter l’avantage mathématique destiné aux voitures électrifiées. Grâce à ses lancements, Citroën est armé pour profiter de ce marché qui grossit à vue d’œil ce qui devrait lui permettre d’obtenir de beaux chiffres de ventes malgré le contexte sanitaire et économique. Cette offensive va se poursuivre en 2021 avec le lancement du ë-Berlingo et des versions hybrides de la future C5.